Tout en prenant la défense de M. El Fassi, le mouvement tire à boulets rouges sur ses détracteurs, notamment Hamid Chabat et Abdelkader El Kihel. L'Istiqlal est à la croisée des chemins. Dans l'objectif de redorer son blason, le parti se prépare à ouvrir une nouvelle page après le départ de l'actuel secrétaire général, Abbas El Fassi, prévu dans environ trois mois. Dans cette perspective, la réunion du conseil national prévue ce samedi 4 février s'avère décisive. Dans le cadre de ce rendez-vous, il sera procédé à l'élection d'un comité préparatoire qui sera chargé de mettre en place des commissions appelées à s'atteler à l'élaboration des plates-formes organisationnelle, politique, économique, sociale et culturelle à proposer pour adoption au congrès. Parallèlement à ces préparatifs, le mouvement réformateur au sein du parti affûte déjà ses armes. Lors d'une réunion tenue mercredi dernier, ce mouvement baptisé «11 janvier» a mis en place une plate-forme explicitant ses positions et ses objectifs. A travers ce document, ce mouvement a tenu à se démarquer de la polémique interne opposant le SG du parti, M. El Fassi, à ses détracteurs. Le «11 janvier» réclame une réflexion encore plus profonde sur l'avenir du parti et dénonce ce qu'il qualifie de «pratiques malsaines» qui se sont développées au cours des vingt dernières années au sein du parti. Tout en prenant la défense de M. El Fassi, le mouvement tire à boulets rouges sur ses détracteurs, notamment Hamid Chabat et Abdelkader El Kihel. Le «11 janvier» estime que la polémique suscitée au sein du parti au sujet de la procédure de désignation des ministres istiqlaliens et l'appel au départ de M. El Fassi s'inscrivent dans le cadre «d'une approche exclusionniste» menée par certaines parties. «Le mouvement du 11 janvier est en train de se transformer en un courant de pensée ayant pour mission de protéger les constantes du parti. Il y a plusieurs dysfonctionnements auxquels il faut absolument remédier. Les institutions internes du parti n'ont plus qu'un aspect superficiel. On ne peut redonner la confiance aux gens qu'en joignant l'acte à la parole et en consacrant la démocratie interne», indique Allal Mahnine, membre du comité central du PI et faisant partie du mouvement réformateur. Toutefois, certains membres du parti tiennent à minimiser l'impact de la polémique interne qui secoue actuellement l'Istiqlal. «Il y a aujourd'hui une dynamique positive au sein du parti. A chaque fois que le parti traverse une étape importante, on assiste à un débat interne constructif», souligne Rachid Afilal, membre du comité exécutif de l'Istiqlal. «L'heure aujourd'hui est à l'évaluation de la situation politique. L'Istiqlal a-t-il réussi à rester fidèle aux valeurs, au programme et aux principes du parti? Moi je dis que oui. Mais cela doit faire l'objet d'un débat constructif et franc pour aller encore de l'avant», ajoute-t-il. Dans le cadre de sa plate-forme, le mouvement «11 janvier» appelle à rompre avec «les pratiques malsaines du passé» et à ouvrir une enquête à propos «des dépassements organisationnels ayant eu lieu depuis 2002». Il dénonce, également, «toute démarche qui viserait à brouiller les cartes ou barrerait la route aux initiatives visant à remédier aux dysfonctionnements au sein du parti».