Lundi dernier, le PJD, l'Istiqlal et le RNI ont présenté, d'une manière plus détaillée et argumentée, leurs observations à propos du programme. Depuis le jeudi dernier, date de présentation du programme gouvernemental devant les membres des deux Chambres du Parlement, le débat anime la scène politique nationale. Tantôt il est défendu et prôné par la majorité gouvernementale, tantôt il est critiqué, voire caricaturé par les partis de l'opposition. Lundi 23 janvier, les membres de la Chambre des représentants ont été au rendez-vous pour présenter leurs observations au sujet du programme gouvernemental lors d'une séance plénière, conformément à l'article 88 de la Constitution. C'était l'occasion pour les groupes parlementaires d'exposer, d'une manière plus détaillée et mieux argumentée, leurs positions à propos de ce que promet l'équipe de Abdelilah Benkirane. Lors de cette première séance, trois groupes seulement sont passés à l'oral, à savoir les islamistes du PJD, les istiqlaliens et le groupe du RNI. Décidément, ce ne sont pas les objectifs du nouveau gouvernement fixés pour les différents domaines qui constituent le point de discorde, mais les mécanismes de mise en œuvre du programme gouvernemental, qualifié même par l'opposition d'ambitieux. Dans le cadre de son intervention, le groupe du Rassemblement a tiré à boulets rouges sur le gouvernement. Après avoir pointé du doigt ce qu'il qualifie de «manquements du gouvernement à ses engagements» en ce qui concerne la mise en œuvre de la parité en n'octroyant qu'un seul poste ministériel à une femme, le RNI a «dénoncé l'absence d'une vision politique cohérente» du gouvernement. «On ne peut pas mettre en place une stratégie sur un vide politique. La déclaration gouvernementale n'est qu'un ensemble de séquences rassemblées. Point d'objectifs ni de priorités, ces séquences ne sont reliées que par l'expression des bonnes intentions», a affirmé Rachid Talbi Alami, chef du groupe parlementaire du RNI. Ce groupe de l'opposition a également soulevé l'absence du mot «modernisme» de la déclaration gouvernementale. «La déclaration gouvernementale a été exposée en une heure et demie. On ne pouvait pas présenter tous les mécanismes de mise en œuvre du programme en si peu de temps. On a prévu un ensemble de mesures devant accompagner la mie en œuvre des objectifs fixés par le programme», affirme à ALM Noureddine Moudiane, chef du groupe parlementaire de l'Istiqlal. «Le programme a été élaboré d'une manière objective. Nous nous sommes basés sur des données scientifiques», ajoute M. Moudiane. A noter que les autres groupes parlementaires relevant de la première Chambre devraient exposer leurs observations hier mardi durant l'après-midi.