M. Rajoy, qui s'est qualifié comme «ami du Maroc», a affirmé que l'Espagne soutient «avec force» le processus de réformes dans le Royaume qui constitue «un modèle» pour les autres pays. La visite du nouveau locataire de la Moncloa au Maroc a marqué la scène politique. Au cours de son premier déplacement à l'étranger en tant que président du gouvernement, Mariano Rajoy a été reçu, mercredi 18 janvier, à Rabat, par SM le Roi Mohammed VI au Palais royal. Il a également eu des entretiens avec son homologue marocain Abdelilah Benkirane. Lors d'une conférence de presse conjointe avec son homologue, le chef de gouvernement a plaidé pour l'établissement «des meilleures relations possibles». De son côté, M. Rajoy, qui s'est qualifié comme «ami du Maroc», a affirmé que l'Espagne soutient «avec force» le processus de réformes dans le Royaume qui constitue «un modèle» pour les autres pays. Par ailleurs, la présidence du gouvernement espagnol a affirmé, dans un communiqué, que M. Rajoy a plaidé devant ses interlocuteurs marocains pour «l'ouverture d'une nouvelle étape dans les relations bilatérales dans laquelle seront renforcées encore davantage les relations privilégiées et de bon voisinage entre les deux pays». Ainsi, peut-on aujourd'hui dire que les relations maroco-espagnoles sont entrées dans la phase de normalisation, malgré l'arrivée au pouvoir du PP, un parti qui depuis toujours usait de manœuvres haineuses portant atteinte aux intérêts du Maroc? Etant donné que, même avec le PSOE de M. Zapatero au pouvoir, les deux pays voisins n'ont pas échappé à des moments de tension occasionnés par les agissements hostiles des conservateurs, doit-on s'attendre, encore une fois, à des relations froides? Selon les observateurs, c'est le contexte régional, notamment la crise économique, qui ébranle l'Europe, laquelle impose au PP de Mariano Rajoy d'adopter des positions plus modérées envers le Maroc. «Je pense que M. Rajoy arrive à la tête du gouvernement espagnol à un moment où il y a une nouvelle conjoncture internationale caractérisée par la crise économique et financière dont l'Espagne garde des séquelles très profondes. Il y a aussi l'état dans lequel se trouve l'Europe qui donne des signaux de panne. A cela s'ajoute la situation dans le monde arabe ayant connu des bouleversements majeurs et qui a marqué une rupture stratégique. Ce sont certains éléments qui font que le Parti populaire doit adopter une approche nouvelle par laquelle il doit chercher à ouvrir une page nouvelle avec le Maroc», indique Mohamed Benhamou, président du Centre marocain des études stratégiques (CMES), dans une déclaration à ALM. «Bien évidemment, les positions du PP au gouvernement ne vont pas être celles du PP à l'opposition. C'est la realpolitik qui pousse les responsables à adopter des positions beaucoup plus modérées et plus ajustées une fois au pouvoir», indique M. Benhamou. Le président du CMES appelle, ainsi, le Parti populaire à tourner la page du différend avec le Maroc et à s'inscrire dans une nouvelle ère marquée par la coopération. «Le Maroc est pour l'Espagne un voisin et un partenaire. L'économie espagnole, à travers beaucoup d'entreprises, trouve dans notre pays un espace où elle réalise des bénéfices et des gains énormes. Il est temps que le PP sorte de cette situation dans laquelle il se trouve parfois en opposition par rapport aux intérêts de notre pays. Le moment est venu pour qu'une nouvelle page soit ouverte», souligne M. Benhamou.