Notre employé chez le concessionnaire d'un opérateur économique commence son récit au policier qui pianote sur sa machine à écrire. Nous sommes le mercredi 21 décembre. Si quelques éléments de la police judiciaire de Derb Soltane-El Fida à Casablanca travaillent sur le terrain pour tirer au clair quelques affaires qui ne sont pas encore élucidées, d'autres sont dans leurs bureaux au commissariat de Derb El Baladia étudiant d'autres affaires, interrogeant quelques suspects ou prenant les déclarations d'un plaignant ou d'un témoin. Tout d'un coup, un jeune homme rentre au commissariat. Il semble perturbé et ne sachant à quel saint se vouer. Il veut déposer plainte. Contre qui ? lui demande un élément de la brigade criminelle de la PJ de Derb Soltane-El Fida. Contre des personnes anonymes qui lui ont dérobé une somme de 800 mille dirhams! Le policier le sollicite de s'asseoir et lui demande de raconter son histoire. Notre employé chez le concessionnaire d'un opérateur économique commence son récit au policier qui pianote sur sa machine à écrire. Les larmes aux yeux, il affirme que, de coutume, il se rendait dans une agence bancaire sise rue La Gironde pour déposer des sommes importantes sur le compte de son employeur. Cela s'est toujours passé sans problème. Seulement, cette fois, déclare-t-il aux policiers, il s'est retrouvé dans une situation délicate. «Je venais de descendre de la voiture quand trois jeunes hommes, armés de couteaux, se sont plantés devant moi et m'ont obligé à leur remettre les 800 mille dirhams», affirme-t-il aux enquêteurs de la PJ. Il arrive à donner les signalements de ses agresseurs qui ont pris la poudre d'escampette à bord d'une voiture, selon ses explications consignées dans le procès-verbal de son audition. Les enquêteurs diligentent alors une enquête. Ils entament les investigations nécessaires. Les limiers de Derb Soltane-El Fida se déplacent vers la scène du crime. Premier constat: le plaignant a stationné un peu loin de l'agence bancaire alors qu'il y avait de la place près de son entrée. Deuxième constat : personne n'a remarqué le plaignant en train de demander du secours. Troisième constat : les enquêteurs découvrent qu'il dépose parfois des sommes inférieures à celles que son employeur lui remettait et il empochait la différence. Soumis à des interrogatoires plus serrés, il se met à table. Il avoue avoir gardé les 800 mille dirhams chez lui et a inventé cette histoire d'agression. L'enquête policière a révélé également qu'il dérobait des téléphones portables à son employeur et les revendait à des receleurs. Ces derniers, qui sont au nombre de trois, ont été arrêtés et traduits vendredi dernier, en compagnie de l'auteur principal, devant la justice.