Le fabricant de ces implants, à savoir la société varoise Poly Implant Prothèse (PIP) a eu recours jusqu'en début de l'année 2010 de manière frauduleuse à un gel de mauvaise qualité. L'affaire des implants mammaires PIP a déclenché un vent de panique en France et dans le monde. Les femmes porteuses de prothèses mammaires sont angoissées depuis que huit cas de cancer ont été signalés chez des patientes qui ont eu recours à ces implants. En France, l'inquiétude ne cesse de grandir. 30.000 femmes attendent la décision du ministère de la santé qui devrait se prononcer, ce vendredi 23 décembre 2011, pour savoir si elles doivent impérativement se faire retirer ces implants. Si la décision est confirmée, il s'agira alors d'une opération de santé publique sans précédent. Le fabricant de ces implants à savoir la société varoise Poly Implant, Prothèse (PIP) a eu recours jusqu'en début de l'année 2010 de manière frauduleuse à un gel de mauvaise qualité. Ce gel beaucoup moins cher que le gel conforme entraîne des risques accrus de rupture de l'enveloppe de la prothèse avec pour conséquence l'inflammation des tissus environnants et des suintements de silicone. Au Maroc, les chirurgiens plasticiens rassurent. «Les implants mammaires PIP n'existent pas au Maroc et ne sont pas commercialisés.Aucun chirurgien n'utilise ces implants», déclare Dr Kamel Iraqi Houssaini, spécialiste en chirurgie plastique reconstructrice et esthétique à Casablanca et président de la Société marocaine de chirurgie plastique reconstructrice et esthétique tout en relevant que «le risque de contrebande n'est pas à écarter». Pour sa part, le Dr Salaheddine Slaoui, spécialiste en chirurgie esthétique à Rabat, affirme que «depuis l'éclatement de cette affaire, je reçoit plus d'une vingtaine d'appels chaque jour. Les Marocaines qui portent des prothèses sont paniquées et ont besoin d'être rassurées. Ces femmes n'ont pas à s'inquiéter étant donné que le Maroc n'a jamais importé ces implants. Dès le départ, nous savions que ces implants étaient de très mauvaise qualité et présentaient un danger pour les patientes». «Le problème avec les implants PIP c'est qu'ils se détériorent très rapidement. Le principal risque est la rupture c'est-à-dire la fuite du contenu de l'implant. Dans ce cas précis, l'implant mammaire doit être extrait immédiatement pour éviter que le gel se répande dans les tissus environnants. C'est pourquoi nous utilisons des implants de très bonne qualité. Six marques sont importées des Etats-Unis, du Brésil et de France parmi lesquelles figurent «Eurosilicone», «Sebbin» et «Silimed», poursuit-il. Ce spécialiste ne cache pas que depuis ces dernières années, la demande est importante au Maroc. «La mammoplastie connaît un véritable essor. De plus en plus de Marocaines y ont recours. C'est une intervention chirurgicale qui est relativement simple et qui donne de très bons résultats. Quant aux complications (infection, imperfection, durcissement des prothèses…) celles-ci sont relativement faibles», note Dr Slaoui. Ce dernier tient à souligner que «avant chaque opération, une note d'information où sont mentionnés la technique utilisée, les risques et les complications possibles est mise à la disposition de la patiente. Des essais sont effectués avant l'intervention pour choisir le volume adéquat», conclut-il. Dans l'attente de nouvelles recommandations de la part du gouvernement français, toutes les patientes porteuses de prothèses PIP doivent bénéficier systématiquement d'un examen selon l'agence française chargée de la sécurité des produits de santé (Afssaps).