Il a fallu que les élèves du lycée Sidi Driss prennent leur destin en main et manifestent de manière tonitruante pour que les services au niveau de la délégation régionale du ministère de l'éducation et de la formation d'Oujda se manifestent et entendent leurs doléances Il a fallu que les élèves du lycée Sidi Driss prennent leur destin en main et manifestent de manière tonitruante pour que les services au niveau de la délégation régionale du ministère de l'éducation et de la formation d'Oujda se manifestent et entendent leurs doléances tout en essayant de solutionner des problèmes qu'ils endurent depuis plus d'un mois, précise-t-on auprès de l'Association des parents dudit lycée. Au fait après avoir tenu un sit-in de protestation devant leur établissement, il y a trois jours, les élèves sont montés d'un cran et ont enclenché lundi une marche le long du boulevard qui mène au centre-ville. «Cette fois-ci on nous a escortés et les services de police ainsi que ceux de l'intérieur qui nous ont entendus ont touché de près nos problèmes et compris notre colère», rapporte C. Azzaoui, une élève qui a été agressée la veille. «Lorsqu'il commence à faire nuit, juste après 17h, on nous laisse à notre sort sans aucune protection. On traverse plus d'un demi-kilomètre dans l'obscurité totale puisque tous les lampadaires des artères avoisinantes ne fonctionnent plus. De plus, on est agressé par des délinquants qui exploitent l'éloignement de notre lycée des quartiers fréquentés pour nous intimider ou nous voler», rapporte C. Kharbouch, une lycéenne qui poursuit ses études en première BAC. Un autre élève qui n'arrive plus à retenir sa colère rapporte que «plusieurs élèves ont été tabassés par des agresseurs venus d'ailleurs, soit parce qu'ils ont essayé de protéger leurs camarades filles ou refusé de se laisser faire». De leur côté les parents des élèves n'ont pas caché leur mécontentement et ont pointé du doigt le service de la carte scolaire de la délégation qui n'a pas pris en considération l'éloignement du lycée des habitations des élèves. «La majorité des élèves habite loin (entre trois et sept kilomètres) et malgré cela on oblige nos enfants à sortir à 18h alors qu'il y a à peine deux ans le lycée fermait ses portes à 17h». «Pire encore, ajoute Haj Hmida, un parent d'élève, même les bus du transport urbain «zappent» l'arrêt devant cet établissement du moment qu'ils arrivent bondés du centre-ville et nos enfants doivent attendre jusqu'à une heure tardive pour rentrer à la maison». Même son de cloche chez une mère de famille qui est obligée à faire quatre kilomètres chaque soir pour accompagner sa fille. Une telle situation n'a pas laissé indifférents les premiers concernés, à savoir les autorités sécuritaires puisque, à partir du mardi, «une estafette de police monte une garde permanente devant le lycée de 8h du matin jusqu'à 18h tout en effectuant des contrôles aux alentours», a expliqué à ALM un responsable des services de la police. De son côté, le conseil de gestion de l'établissement a écourté l'horaire de l'après-midi de 15 minutes le cours pour libérer les élèves à partir de 17h10 et ce jusqu'à la fin de février. Une solution provisoire en attendant que les services concernés au niveau de la délégation du MEN résolvent les problèmes en équipant le lycée de salles suffisantes, en prenant en considération l'emplacement et en relevant le mur de clôture du lycée qui a été à maintes reprises cambriolé.