Cinquante ans après l'année 1961 «qui l'a placé dès la naissance au service de la quantification des grandeurs macro», l'Institut national de la statistique et de l'économie appliquée (INSEA) se souvient. Cinquante ans après l'année 1961 «qui l'a placé dès la naissance au service de la quantification des grandeurs macro», l'Institut national de la statistique et de l'économie appliquée (INSEA) se souvient. Les débuts héroïques, encore que placés sous le signe de la solidarité africaine avec de premiers étudiants originaires du reste des pays du Maghreb et d'Afrique subsaharienne, les premières promotions de nationaux dont certains membres sont encore aujourd'hui aux postes de commande, les premiers succès avant la consécration urbi et orbi… Mais plus que ce regard dans le rétroviseur, c'est d'avenir qu'il a été question lors de la célébration de l'anniversaire de l'Institut en fin de semaine dernière à Rabat. Pour marquer l'avènement de la prestigieuse date, les étudiants et l'administration ont convié une pléiade d'experts nationaux et étrangers à un séminaire où il a été question de «replacer le rôle de la statistique dans un contexte national et international en mutation». Universitaires et chercheurs ont ainsi planché sur les hauteurs qui s'offrent à cette discipline, l'évolution que connaissent ses concepts, les changements qu'enregistrent ses méthodes, les mutations qui façonnent ses techniques et ce qu'en attend l'usager. Car, ont convenu les intervenants, l'outil statistique a beaucoup changé depuis le siècle dernier qui l'a sacré méthode privilégiée pour manipuler le chiffre lourd. Et la tendance va croissant tant et si bien que pour en tracer l'évolution probable les experts réunis à Rabat ont dû s'y essayer en deux temps. Deux axes dont le premier a porté sur la statistique face aux nouveaux défis économiques et sociaux tandis que le second s'est décliné en table ronde qui a été consacrée à l'échange d'expériences en matière de formation et de production statistique entre les instituts des pays d'Afrique, d'Amérique, d'Asie et d'Europe. Ahmed Lahlimi, Haut commissaire au plan, dont l'organisme est aux statisticiens ce que la MAP est aux journalistes -l'employeur de référence-, a souligné dans l'allocution d'ouverture la finalité de ce séminaire. Pour lui, «les structures et les formations que l'INSEA a dispensées ont connu une adaptation continue aux besoins en cadres, d'abord de la statistique institutionnelle, puis de plus en plus de secteurs économiques et sociaux divers». En sorte que «les promotions successives ont trouvé, en particulier au HCP mais aussi au ministère de l'économie et des finances, à Bank Al-Maghrib et dans d'autres secteurs, le champ où ils ont donné la mesure de leurs compétences mais ont également complété leur formation et élargi leurs horizons». Et Lahlimi de rappeler qu'en ce qui concerne le HCP et pour ce qui a trait à la seule année 2011, «240 cadres ont bénéficié d'un programme de formation continue alors que près de 200 cadres ont assisté à des stages d'une semaine à un mois à l'étranger dans des institutions parmi les plus prestigieuses du monde, en particulier la Banque mondiale, le FMI, la division statistique des Nations unies, l'OIT, l'OCDE, l'Union européenne, sans compter notre traditionnelle et fidèle partenaire l'INSEE. A cet effet et pour assurer une ouverture sur le monde anglo-saxon, 150 cadres suivent un programme de formation en anglais», a-t-il conclu.