Le phénomène des chiens errants dans les quartiers populaires de Casablanca représente un grand danger pour les habitants. En cette période de l'Aïd, ce phénomène prend des proportions encore plus menaçantes. Dernièrement, des groupes de chiens errants sillonnent les rues et les ruelles de certains quartiers, notamment populaires de Casablanca. Toutefois, rien ne garantit qu'ils ne sont pas porteurs de maladies graves et contagieuses, comme la rage. Dans ce cadre, plusieurs questions se posent et s'imposent. D'où viennent ces chiens ? Pourquoi les laisse-t-on errer dans la ville ? Le service d'hygiène municipal fonctionne-t-il dans les règles de l'art ? Et quel est le recours des Casablancais face à ce danger public ? Il faut dire que le phénomène n'est pas sans danger sur la santé des habitants de la capitale économique et celle des animaux sains. En cette période de la fête de l'Aïd Al Adha, l'errance de ces chiens représente un grand danger pour les moutons, et à travers eux pour les humains. Dans les souks « peuplés » de ces bêtes, et dans les moments de forte affluence, il s'avère que le risque de morsure n'est pas à écarter. Jadis, les services concernés effectuent de temps en temps des rondes dans la ville et procèdent au ramassage de ces bêtes qui errent à la recherche de nourriture. Actuellement ces services sont complètement aux abonnés absents. Le docteur Saâd Ben Mansour souligne que le ministère de la santé publique, en coordination avec les services municipaux, est appelé à procéder au ramassage de tous les chiens errants dans la ville. Et en cas de morsure, le docteur Ben Mansour ajoute qu'il y a deux traitements possibles. Il s'agit du sérum antirabique qui doit être pris juste après la morsure, et le vaccin antirabique. A Casablanca, il existe un seul centre de vaccination à l'Institut Pasteur qui peut dispenser le vaccin en question en cas de morsure. Mais, l'accès à ce centre est-il à la portée de tous les habitants de la métropole, notamment ceux des quartiers populaires et périphériques ? Et encore, un seul centre pour ce type de vaccination peut-il couvrir une grande métropole comme Casablanca et son agglomération. Dans tous les coins du monde, le principal vecteur et réservoir de la rage est le chien. Il est à souligner que la rage est une maladie infectieuse et contagieuse mortelle due à un virus inoculé par la morsure d'animaux atteints, qui provoque un violent état d'agitation ou des paralysies. Le virus utilise le neurone pour se diffuser dans le reste de l'organisme. Pour ces chiens errants, les monticules de détritus ménagers qui abondent un peu partout, notamment dans les parages des quartiers populaires, constituent une source de nourriture, et un abri pour se réfugier. Et puisque les points noirs fourmillent dans ces quartiers, le nombre élevé des chiens errants qui fréquentent ces lieux ne doit pas étonner. Les rues, qui sont devenues comme des poubelles, où les amoncellements d'ordures jonchent les trottoirs, constituent également un espace propice pour ces bêtes au moment de leur circulation.