Mercredi soir, 72 navires européens ont été sollicités à quitter les eaux territoriales nationales. ALM : Comment le département de la pêche gère cette nouvelle situation ? Zakia Driouich : Nous sommes très surpris de la décision du Parlement européen de bloquer la prorogation de cet accord de pêche étant donné qu'il y a encore quelques mois l'UE avait sollicité le Maroc de proroger d'une année l'accord de pêche qui devait expirer le 27 février 2011. C'est l'UE qui était demandeur et non le Maroc. Le 22 novembre 2011, les députés européens de la commission de la pêche se sont prononcés en faveur de la reconduction du protocole de pêche jusqu'au 27 février 2012. Nous sommes étonnés que la commissaire européenne aux affaires maritimes et à la pêche n'ait pas défendu ce dossier devant les députés européens. Le Maroc a très vite réagi dans cette affaire en interdisant tout navire européen à pêcher sur ses eaux territoriales. Mercredi soir, 72 navires européens ont été sollicités à quitter les eaux territoriales nationales. Combien de navires sont concernés par le protocole de l'accord de pêche ? Au total, 119 navires européens étaient autorisés à pêcher dans les eaux du Maroc en contrepartie d'une compensation financière de l'ordre de 36,1 millions d'euros par an. Est-ce que cette décision du Parlement européen aura des conséquences sérieuses sur l'avenir de la coopération entre le Maroc et l'UE en matière de pêche ? Il est encore trop tôt pour se prononcer sur l'avenir de cette coopération dans le secteur de la pêche. Ce qui est sûr aujourd'hui, c'est que nous allons procéder à une réévaluation de nos relations avec l'UE. Le Parlement européen a invoqué des raisons écologiques pour ne pas proroger l'accord de pêche. Qu'en pensez-vous ? Les Européens n'ont rien à nous reprocher sur le plan écologique. Nous leur avons adressé plusieurs rapports faisant état de la situation au Maroc. Le Royaume dispose d'une stratégie d'envergure pour la préservation et la valorisation des ressources halieutiques. Nous avons élaboré plusieurs programmes de lutte contre la pêche illicite sans compter les mesures prises pour le respect des périodes de pêche et de repos biologique, le suivi des recherches halieutiques…
Est-ce que cette non reconduction aura des répercussions sur le plan économique ? L'impact sur le plan économique sera peu important étant donné que la contrepartie financière n'est que de 13 millions d'euros. Sur les 36 millions d'euros, 13 millions d'euros sont destinés à la mise à niveau du secteur de la pêche. C'est une somme peu consistante comparée au budget investi par le Maroc dans ses différents programmes dédiés au secteur de la pêche.