Une source du ministère du commerce extérieur explique que «ces mesures ont été prises pour se conformer aux directives de l'OMS». L'amiante figure désormais parmi les produits pour lesquels une licence est exigée tant à l'import qu'à l'export. C'est ce qui ressort de l'arrêté du ministre du commerce extérieur n° 2916-11 du 12 octobre 2011 fixant la liste des marchandises faisant l'objet de mesures de restrictions quantitatives à l'importation et à l'exportation, publié au BO n° 5996 du 17 novembre 2011. En vertu dudit arrêté, les thermomètres à mercure combinés à d'autres instruments sont soumis à une licence d'importation. Contactée à ce sujet, une source du ministère du commerce extérieur explique que «ces mesures ont été prises pour se conformer aux directives de l'OMS». Dans son bulletin du 4 octobre 2011, l'OMS a appelé les pays à cesser d'utiliser tous les types d'amiante et à améliorer la notification. «Toutes les formes d'amiante sont cancérogènes et peuvent provoquer un mésothéliome ou un cancer du poumon, du larynx ou de l'ovaire ainsi que d'autres maladies. Même si ces pays arrêtaient d'utiliser l'amiante aujourd'hui, ils verraient une augmentation des décès liés à l'amiante pendant de nombreuses décennies encor», peut-on lire. A noter que le mésothéliome qui se traduit par une tumeur qui atteint la plèvre (l'enveloppe qui entoure le poumon) est par excellence la maladie de l'amiante. On estime que plus de 90% des cas sont liés à l'inhalation de ces fibres. L'OMS note que le nombre de décès par cancer provoqués par une exposition à l'amiante commence à diminuer dans les pays à revenu élevé grâce à l'interdiction généralisée de cette fibre minérale. En revanche, les pays qui continuent à utiliser l'amiante dans leurs industries de la construction et des transports risquent d'être confrontés à une hausse du nombre de décès dans les décennies à venir. Plus d'une cinquantaine de pays ont déjà interdit l'amiante. Il serait temps que le Maroc suive l'exemple vu les dangers que représente ce produit minéral pour la santé. Pour ce qui est des thermomètres à mercure, il n'est pas inutile de rappeler que dans une circulaire en date du 6 octobre 2010, le ministère de la santé avait décidé le retrait des certificats d'enregistrement des thermomètres et l'interdiction de leur commercialisation. Une décision prise «par mesure de précaution et de protection de la santé publique» vu la gravité des séquelles liées à l'utilisation des thermomètres à mercure. Auparavant, le Centre antipoison du Maroc (CAPM) avait tiré la sonnette d'alarme sur l'utilisation de cet instrument et recommandé l'utilisation des thermomètres électroniques. Ces instruments sont particulièrement dangereux en cas de bris. Dans ce cas précis, ces produits occasionnent des rejets mercuriels susceptibles de causer des lésions traumatiques locales, des plaies cutanées et des intoxications en cas d'ingestion de mercure ou d'inhalation des vapeurs du mercure. Le bris d'un thermomètre est responsable de lésions traumatiques locales (perforations...) et de plaies cutanées. Après inhalation, la vapeur de mercure passe des poumons dans le sang. Ce qui peut entraîner des effets délétères sur les systèmes nerveux, digestif, respiratoire et immunitaire ainsi que sur les reins, tout en provoquant des lésions pulmonaires.