Après le trafic de la drogue à l'échelle internationale, le président de la Cour a commencé à interroger Mohamed Zaïmi sur son implication dans l'affaire du meurtre de son cousin. Le baron de la drogue, Najib Zaïmi, s'est disculpé et a innocenté Mohamed Jalmad, l'ex-chef de la Sûreté régionale de Nador. «Je ne suis pas un trafiquant de drogue, je n'ai pas tué mon cousin, ni l'ai torturé et enterré et je n'ai soudoyé personne… Je suis innocent, M. le président». Avec ces mots, Najib Zaïmi, le baron du trafic de la drogue à l'échelle internationale, s'est disculpé, mercredi 9 novembre, devant les trois juges de la Chambre criminelle près la Cour d'appel de Casablanca. Cet homme qui a fait tomber quatre policiers dont Mohamed Jalmad, l'ex-chef de la Sûreté régionale de Nador, quatre gendarmes, quatre éléments des Forces auxiliaires, un élément du deuxième bureau des services secrets militaires, le caïd d'un arrondissement urbain à Nador, un médecin, un infirmier, un journaliste et le directeur d'une agence bancaire, ne prenait pas beaucoup de temps pour répondre aux questions des juges, du représentant du ministère public et des avocats de la défense. Il a tout nié. Et pourtant, c'est chez lui que la police de Nador, chapeautée par le commissaire Mohamed Jalmad, impliqué dans la même affaire, a saisi presque sept tonnes et demi de haschich. «Je n'ai pas d'antécédents judiciaires», a-t-il affirmé à la Cour. En l'écoutant nier être un repris de justice, le président de la Cour Ali Torchi s'est exclamé en lui rappelant: «Mais tu as déjà purgé deux peines d'emprisonnement en Hollande pour trafic de drogue...». Najib Zaïmi a continué à clamer son innocence sur un ton sec et clair au point qu'on peut l'entendre sans micro. Il a nié avoir exporté, entre 2005 et 2010, plusieurs tonnes de haschich vers l'Espagne et la Hollande. Mais d'où il tenait sa fortune composée de plusieurs appartements, d'une villa située dans un quartier huppé de Rabat, d'une agence de location de voitures, d'un café, de plusieurs voitures, d'une ferme et des millions de dirhams en espèces ? lui a demandé le président de la Cour. «De mes activités dans le commerce. De plus, je suis un ressortissant marocain en Hollande», a-t-il répondu. Une réponse qui semble n'avoir pas convaincu la Cour. Du trafic de la drogue à l'échelle internationale, le président de la Cour a commencé à l'interroger sur son implication dans l'affaire du meurtre de son cousin, Mohamed Zaïmi, la trentaine. Il était son bras droit et se chargeait de sa ferme. «Mon cousin m'a téléphoné. Il m'a dit qu'une bande avait fait irruption dans la ferme. Avec des armes blanches, elle l'a tabassé et volé l'argent que j'y gardais», a-t-il précisé à la Cour. Selon le dossier de l'affaire, Najib Zaïmi n'a pas cru les paroles de son cousin. Il l'a accusé d'avoir mis la main sur les 2.380.000 DH. La somme que Mohamed prétend avoir été volée par une bande de malfaiteurs tous cagoulés. Il l'a maltraité violemment, durant plusieurs jours, en aspergeant son corps d'acide chlorhydrique. C'était le médecin et l'infirmier, impliqués dans l'affaire, qui le soignaient pour être torturé une fois encore. Après quelques jours, le cousin a rendu l'âme. Il a ensuite été enterré dans un coin de la ferme. «J'ai quitté la ferme vers Nador. J'y ai passé quelques jours avant d'aller à Al Hoceima. J'ai demandé à mon chauffeur, L'Hussein, ce qu'il est advenu de mon cousin, il m'a répondu qu'il s'était enfui. Mais quelques jours plus tard, il m'a confié qu'il avait rendu l'âme suite à ses blessures et qu'il l'avait enterré», tentant ainsi de mettre ce crime sur le dos uniquement de son chauffeur. À propos de Mohamed Jalmad, il a répondu à haute voix : «Je ne l'ai jamais connu». L'affaire a été reportée au 22 novembre pour reprendre l'interrogatoire de Najib Zaïmi.