«La session d'octobre du Conseil de la ville de Casablanca ne s'est pas tenue. Apparemment, elle ne se tiendra jamais, ni en octobre ni en novembre, ni en décembre...», c'est le refrain que certains élus casablancais fredonnent ces derniers jours. À l'approche des élections législatives, le climat reste toujours tendu au sein du Conseil de la métropole. Le report successif des réunions des élus en est témoin. La dernière en date est la session ordinaire du mois d'octobre qui devait se tenir hier, mercredi 26 octobre. Raison avancée et comme à l'accoutumée : le quorum n'a pas été atteint. En effet, une poignée d'élus, issus en grande partie de l'opposition, s'est rendue au rendez-vous tandis que la majorité s'est éclipsée. S'agit-il d'un boycott ? «Ce report est tout à fait normal, vu que les commissions permanentes n'ont pas étudié certains points pour formuler leurs discussions et recommandations», a déclaré à ALM Mohamed Breija, vice-président du Conseil de la ville, espérant que la prochaine date connaîtrait l'approbation de plus de 18 points programmés à l'ordre du jour. Si M. Breija, un élu PAM, est animé d'optimisme, d'autres élus ne sont pas très confiants. Le blocage persiste toujours et pour cause : les défaillances du comité de gestion. «Si je devais baptiser cette session, je lui accorderais ce titre : Mohamed Sajid se moque de la santé des citoyens», précise Mustapha Rahin, membre sans appartenance politique du Conseil. «Comment peut-on interpréter l'attitude de Sajid qui a choisi de défendre ses intérêts personnels en Chine au lieu d'assister à cette session ayant pour objectif l'approbation du budget des communes urbaines au titre de la loi de Finances 2012 ? Comme il nous a invités, vendredi, à la session, il devait à la rigueur et par respect s'y rendre», s'indigne M. Rahin, soulignant que le voyage de M. Sajid en Chine n'est pas dans le cadre d'une mission officielle mais pour prendre part à un Salon professionnel. Le tempérament nonchalant du président du Conseil est de plus en plus pointé du doigt. «La ville de Casablanca ne mérite pas la négligence de ses élus. Le président du Conseil et ses alliés constituent la plus grande entrave à la tenue des sessions du Conseil de la ville. Ces reports arrangent Mohamed Sajid et compagnie, vu que les comptes-rendus de chaque réunion démasquent leurs manœuvres et prouvent aux citoyens leur corruptibilité», révèle Abdelmalek Khili, membre PJD du Conseil. Suite à ce report, l'approbation des grands chantiers de la ville reste suspendue. En principe, le Conseil devait trancher hier quant au devenir du carrefour Sidi Maârouf et du tramway de Casablanca, notamment la création d'une agence de développement local pour l'exploitation du tramway de la ville. Au menu, figuraient également l'approbation d'une convention pour le suivi des travaux et le projet de financement de la réalisation du Grand théâtre. La prochaine session, dont on ignore toujours la date, réglera-t-elle ces désaccords? Le verdict est entre les mains des dirigeants du Conseil, qui devraient incessamment trouver l'équilibre pour réanimer Casablanca.