Les professionnels de l'agriculture commencent à s'inquiéter du retard des pluies. Celui-ci risque de perturber principalement la culture des céréales. Les pluies automnales font languir les Marocains. Pas une seule petite goutte en ce mois d'octobre. Une situation qui contraste grandement avec la même période de l'année précédente. «Il s'agit de la troisième semaine consécutive où le Maroc connaît des températures anormalement élevées. Cette situation est due à une remontée d'air sec et chaud du Grand Sahara vers le Maroc. Cependant, ce sont les provinces du Sud et Sud-Est du pays qui souffrent le plus de cette situation, enregistrant les températures les plus élevées du Royaume», a expliqué à ALM le responsable communication à la Direction de la météorologie nationale, Mohamed Belouchi. Par contre, il se veut optimiste pour les semaines à venir. «Au cours de cette semaine rien ne présage une baisse de la température, mais la semaine prochaine risque bien d'enregistrer de petits orages sur les hauteurs de l'Atlas», souligne-t-il S'agissant de l'impact de ce retard des pluies sur la saison agricole, la Direction de la météorologie se veut rassurante. «Nous sommes en début d'automne et pour le moment il n'y a rien à craindre pour l'agriculture. Il faut savoir que les stocks des barrages sont importants des suites des bonnes saisons précédentes et d'une bonne gestion de la nappe phréatique», précise M. Belouchi. Cependant, les professionnels de l'agriculture ne partagent pas cet avis. «Il y a vraiment de quoi se soucier. Ce retard des pluies risque de perturber fortement et principalement la culture des céréales. Bien sûr, pour l'instant la situation est plus inquiétante que dramatique, mais les sept prochains jours seront déterminants», explique, pour sa part, Ahmed Ouyach, président de la Confédération marocaine de l'agriculture et du développement rural (COMADER). Et de poursuivre : «Bien que le ministère déploie des efforts considérables pour porter assistance aux agriculteurs, il n'a malheureusement pas de baguette magique pour faire pleuvoir. Nous croisons donc les doigts, mais pas les bras». En effet, il faut noter qu'en 2010 les premières pluies automnales s'étaient abattues sur le Maroc vers le 11 octobre. Elles avaient concerné la majeure partie du Royaume avec un cumul estimé entre 20 et 80 millimètres selon les régions. Ainsi, 2011 contraste avec l'année dernière mais rappelle 2009, où la saison ne s'était annoncée qu'au mois de décembre. La campagne agricole 2009-2010, bien que tardive, avait malgré tout été jugée positive dans l'ensemble. Un bémol, la récolte céréalière avait atteint 74,6 millions de quintaux, soit 26% de moins que lors de la campagne 2008-2009 qui s'était, elle, élevée à 102 millions de quintaux.