Membre du Bureau politique du Mouvement Populaire, Saïd Ameskane, s'exprime sur la situation du pôle Haraki Unifié. Arithmétiquement, cette mouvance, constituée du MP, MNP et UD, vient en tête par le nombre de sièges au Parlement. Pourtant, elle fait banquette dans le gouvernement. Entretien. ALM : Peut-on dire que le pôle Haraki unifié est sous-représenté dans le gouvernement et les commissions parlementaires ? Saïd Ameskane : Je crois, qu'effectivement, notre mouvance est sous représentée. Mais il faut tenir en compte qu'au moment où se formait le gouvernement et ces instances parlementaires, le pôle Haraki n'existait pas dans sa configuration actuelle. Aussi, nous comprenons cette situation tout en continuant de nous investir. Toute action politique s'inscrit en général dans la continuité. Nous sommes issus du monde rural avec ses réalités et ses besoins. Quand on milite, c'est pour arriver au pouvoir. Votre participation au gouvernement est-elle proportionnelle à votre poids politique? Comme je l'ai dit, vu notre poids actuel, c'est non. Mais, proportionnel ou pas, nous sommes dans le gouvernement. Nous avons nos positions et nos points de vue que nous défendons. Nous participons au débat même si un parti de la mouvance (Union Démocratique) ne participe pas dans ce gouvernement. C'est quelque chose qu'il faudra régler dans le futur. Je tiens à dire que le MP n'a jamais négocié de sièges. Il y a eu des circonstances sur lesquelles je ne reviendrai pas, des tas de choses se sont passées. Mais en tout état de cause, il est grand temps d'en tirer des conclusions. Les coalitions anti-nature doivent cesser. Au Maroc, il est nécessaire que l'on délimite la frontière entre la Gauche et la Droite comme c'est le cas partout ailleurs. Cela est indispensable pour que les partis se sentent responsables. Vous êtes donc contre les migrations parlementaires ? Tout à fait. J'avais proposé que tout député, pour changer de couleur politique, dépose au préalable sa démission et qu'il repasse par les élections. C'est un moyen de régler le problème des migrations. Légiférer sur la question est nécessaire car, aujourd'hui, l'appartenance politique au Maroc n'est pas une conviction. Comment comptez-vous procéder pour rétablir l'équilibre arithmétique ? Vous savez, l'article 24 de la constitution donne à Sa Majesté le Roi, le pouvoir de nommer le Premier ministre, lequel forme son gouvernement. Les choses sont claires. Nous n'avons pas de conditions réelles sur la question. Nous attendons pour voir. Vous faites allusion à un remaniement. Le nom de l'ambassadeur du Maroc en France, Hassan Abou Ayoub, revient souvent... Il y a beaucoup de spéculations en ce moment. Les gens parlent. Tous les jours il y a un nouveau gouvernement. Plusieurs noms sont avancés. Le mieux c'est d'attendre. L'USFP dans l'opposition ranimerait-il le débat politique ? Vous savez, l'USFP était dans l'opposition. C'est un parti qui y a excellé. Puisque c'est l'alternance, on peut voir des changements par rapport à la donne actuelle. Pourvu que tout le monde accepte l'alternance.