Après plusieurs semaines d'hésitations, l'Union Démocratique (UD) a fini par accepter l'idée de fusionner avec le MP et le MNP et créer un nouveau parti d'ici six mois environ. Finalement l'Union Démocratique (UD) s'est décidée à rejoindre le MP et le MNP pour la création d'un parti unifié du Mouvement Populaire. C'est ce qu'a décidé le bureau politique de l'UD. Dans un entretien accordé à ALM, le président de cette formation, Bouaâzza Ikken a expliqué que "cette décision n'est nullement une volte-face, rappelant que son parti "avait promis de rejoindre les autres formations, une fois qu'il sera prêt". Pour cela, Bouaâzza Ikken a entrepris "une série de consultations avec les militants de l'UD dans diverses régions du pays". Il a ainsi constaté que la majorité d'entre eux souhaitaient fusionner avec leurs collègues des autres partis de la mouvance. En fait, au moment de l'annonce de la fusion du MP et du MNP par les comités centraux des deux partis, en mai dernier, l'UD avait pris ses distances. Le parti comportait deux tendances. La première, dirigée par le président lui-même, refusait clairement d'abandonner son "indépendance", au moins tant que la teneur exacte de la loi sur les partis n'était pas connue. Quant à la deuxième tendance, elle était dirigée par l'ancien ministre de la Jeunesse et des Sports, et député de Nador Ahmed Moussaoui. Ce courant travaillait avec acharnement en coulisse, réussissant à gagner le soutien de la majorité des députés, des conseillers et des membres du bureau politique. Le bras de fer a finalement été remporté par les adeptes de la fusion immédiate. Selon bon nombre d'observateurs, au cas où l'UD aurait préféré jouer cavalier seul, il risquait de connaître une grave hémorragie des cadres et des élus. Certains députés avaient clairement manifesté leur intention de quitter le "navire UD" et rejoindre le nouvel équipage du Mouvement Populaire. Aujourd'hui, Bouaâzza Ikken semble décidé à poursuivre et soutenir la marche de l'UD vers la fusion. En témoigne sa déclaration au sujet des anti-fusion : "Tant pis pour les mécontents, nous ne pouvons pas résonner de manière égoïste, ce qui compte avant tout c'est l'intérêt du pays". Le président de l'UD pense notamment aux orientations politiques de SM Mohammed VI qui a appelé les partis à mettre un terme à la balkanisation du paysage politique marocain et partant à la création de deux pôles distincts capables de créer une véritable alternance dans l'exercice du pouvoir. C'est l'idée reprise par Mahmoud Archane, le secrétaire général du MDS. Il a déclaré à ALM que l'idée de rejoindre le futur parti du Mouvement Populaire est tout à fait probable. "Le MDS fait actuellement partie de l'Alliance nationale, mais si nous ouvrons un débat sincère avec les membres du futur Mouvement Populaire et que nous réussissons à dépasser nos divergences, il est tout à fait possible que le MDS intègre ce parti, car le MDS fait partie intégrante de la famille Harakie". En attendant, les trois partis de la Mouvance populaire sont bien lancés dans le processus d'unification. Ils espèrent organiser le congrès constitutif du nouveau Mouvement Populaire avant la fin de l'année 2005. Mais pour Bouaâzza Ikken, six à huit mois sont nécessaires pour atteindre cette phase finale de la fusion. En tout cas, trois commissions ont été créées pour mener à bien cette entreprise. La première commission est chargée de faire l'inventaire des patrimoines des trois partis pour les transférer, par la suite, à la nouvelle formation. La deuxième commission s'attellera à élaborer le règlement intérieur et les statuts du nouveau Mouvement Populaire. Enfin, la troisième commission s'occupera de la logistique pour la préparation du congrès constitutif. Aussi, en signe de bonne volonté de la part de l'UD, son groupe à la Chambre des conseillers sera, dès la rentrée parlementaire d'octobre prochain, intégré à celui du MP-MNP. A noter qu'au niveau de la Chambre des représentants, cette fusion est déjà opérationnelle.