Driss Lachgar estime que les alliances doivent être établies après les élections du 25 novembre, à partir du moment où l'on est toujours au stade de la recherche d'un consensus entre les différents partis au sujet des règles du jeu. ALM : La direction de l'USFP a-t-elle l'intention de rejoindre le G8 ? Driss Lachgar : A mon avis, toutes les alliances doivent se faire après les élections. Je pense que l'Union socialiste des forces populaires (USFP) n'a pas besoin, aujourd'hui, d'une alliance dans l'une ou l'autre direction. Le Maroc a besoin d'un front national pour la démocratie et non pas uniquement d'une alliance pour la démocratie. Quel sera l'apport de ce front national pour la démocratie ? Dans le cadre des bouleversements profonds que connaît le monde arabe, notre pays a certes connu une certaine dynamique sociale, mais il a constitué une exception dans la région. Cette exception s'explique principalement par la méthodologie adoptée par le Maroc pour gérer cette dynamique sociale. Dans ce contexte régional arabe, le Maroc a opté pour une approche participative ouverte sur toutes les forces nationales et n'a exclu personne. Notre pays a lancé un débat national ouvert sur tous les Marocains, lequel a donné lieu à une Constitution qui fait l'objet d'un consensus. Ce nouveau texte fondamental constitue une introduction pour les grandes réformes politiques. Sans surprise, ce grand chantier de réformes a eu comme adversaires des approches nihilistes et obscurantistes. Aussi, il ne faut pas perdre de vue que le chantier de réformes constitutionnelles a toujours besoin de plusieurs mesures pour garantir sa réussite. Ainsi, dans l'état actuel des choses, nous devons continuer à travailler selon l'approche consensuelle afin de réussir le chantier des réformes politiques, économiques, sociales et culturelles et constituer ce front. Quelles sont les composantes de ce front national ? Ce front national devra comprendre tous ceux qui ont soutenu la réforme constitutionnelle et voté pour le nouveau texte le 1er juillet dernier. Ces derniers ont pratiquement les mêmes revendications. Dans le contexte politique actuel, il n'est pas question pour notre parti de rejoindre telle ou telle alliance politique. La mise en place du front national s'assigne, comme principale mission, de faire face aux forces nihilistes et obscurantistes qui sont contre les grands changements que connaît le Maroc et contre l'approche réformiste de la nouvelle Constitution. Cette Constitution qui a permis au Maroc d'être une exception dans la région arabe secouée par des bouleversements sans précédent. Etes-vous pour les alliances pré ou post-électorales ? Nous préférons que les alliances soient établies après les élections législatives du 25 novembre. Dans le cadre de l'étape actuelle de transition vers la démocratie, nous avons toujours besoin de l'approche consensuelle, à partir du moment où nous sommes encore au stade de la recherche d'un consensus entre les différents partis au sujet des règles du jeu, notamment à travers l'élaboration et l'adoption des textes de loi encadrant l'opération électorale. Aussi, le fait de laisser de côté la question des alliances est de nature à garantir au pays la stabilité et la sécurité. Cela devra également permettre au Maroc de se préparer de bonne manière aux prochaines élections prévues le 25 novembre et qui constitueront une étape cruciale dans le processus de réformes en cours.