Le ministre chargé des relations avec le Parlement, M. Driss Lachgar a indiqué, mardi, que M. Mustapha Salma Ould Sidi Mouloud fait partie d'une génération de jeunes sahraouis que le "polisario" a voulu dresser contre son propre pays. Intervenant lors de l'émission "Hiwar" sur la première chaîne nationale "Al Oula", M. Lachgar a noté que Ould Sidi Mouloud a été kidnappé deux fois par le "polisario" et séquestré dans les camps de Tindouf, "avant d'être envoyé faire des études à l'étranger comme beaucoup d'autres jeunes sahraouis dans le but de les instrumentaliser contre leur mère-patrie". Mustapha Salma Ould Sidi Mouloud a remis en cause ses convictions lorsqu'il a pu circuler librement dans son pays et rencontrer les membres de sa famille et de sa tribu, a ajouté le ministre, relevant que c'est à ce moment là que Ould Sidi Mouloud s'est rendu compte que le Maroc est le pays des libertés et s'est enquis sur le terrain de l'essor et du développement économique en cours dans l'ensemble du Royaume, et particulièrement dans les provinces du sud. Mustapha Salma a alors choisi de retourner dans les camps de Tindouf afin de soutenir et défendre l'initiative marocaine d'autonomie au Sahara, a souligné M. Lachgar. Par ailleurs, le ministre a critiqué la position de certaines instances et organisations qui prétendent défendre le droit des sahraouis à l'autodétermination et à la libre expression, et qui n'ont pas réagi face au bafouement du droit d'un citoyen marocain à l'expression de ses choix et de ses convictions. Le choix qui se pose aujourd'hui devant les sahraouis est soit "de rester à la merci d'un pays totalitaire et arriéré, soit de regagner la mère-patrie, pays de démocratie et de liberté", a estimé M. Lachgar, soulignant que les Marocains "doivent rester vigilants envers tout ce qui peut menacer l'intégrité territoriale du Royaume". Concernant le traitement médiatique par certaines chaînes satellitaires de la question de l'arrestation de Mustapha Salma Ould Sidi Mouloud, le ministre a affirmé que la chaîne "Al Jazira" n'a pas traité cette question avec la neutralité qu'on attend d'une chaîne qui se dit crédible et objective, estimant que l'influence de la chaîne auprès des Marocains ne cesse de s'affaiblir en raison de ses erreurs répétitives à l'endroit du Maroc, qui a pourtant, en tant que pays de la démocratie et des libertés, accueilli un bureau de la chaîne. Sur un autre registre, M. Lachgar a noté que "SM le Roi Mohammed VI a exprimé, lors de l'ouverture de la nouvelle session du parlement, une volonté ferme et claire de donner une forte impulsion à la dynamique réformatrice, basée sur le référentiel mis en place depuis plus de dix ans, à savoir le nouveau concept du pouvoir". "La réforme escomptée est une opération globale à laquelle doivent adhérer l'ensemble des composantes de l'Etat à la lumière des Hautes orientations Royales", a-t-il mis en évidence, estimant que la réforme concerne à la fois le pouvoir exécutif, législatif (les deux chambres du parlement) et judiciaire. Selon lui, le point faible en matière de "développement politique" réside en "la faible influence de l'opinion publique, notamment au cours des scrutins électoraux", ajoutant que le renforcement du rôle de l'opinion publique est à même d'améliorer le suivi et l'évaluation de l'action des acteurs politiques. "Le moment est venu pour que l'opinion publique joue son rôle principal, la société civile devant être un observatoire réel et neutre pour l'évaluation du bilan des acteurs politiques, qu'il s'agisse de personnes, de partis ou d'institutions", a-t-il noté. Au sujet de l'organisation du paysage politique marocain, M. Lachgar a indiqué que les élections de 2007 et le seuil des 6 pc des voix ont donné un champ politique fortement polarisé, appelant au développement des mécanismes afin de réduire la "balkanisation" de ce paysage et permettre au citoyen de choisir, lors des élections, entre des programmes clairs et lisibles. Même si l'action partisane au Maroc n'a pas atteint le niveau des pays ayant une vielle tradition démocratique, la démocratie marocaine demeure jeune et en plein développement, a souligné le ministre, mettant l'accent sur la forte volonté de SM le Roi d'aller de l'avant dans la consécration de la démocratie. M. Lachgar a aussi pointé du doigt certains disfonctionnements dans l'action du parlement durant les précédentes sessions, notamment l'absentéisme et la transhumance politique, estimant que le règlement de ces deux phénomènes "ne se limite pas à l'adoption de lois, mais passe également par la mise en œuvre des responsabilités des présidents des deux chambres". Il a, d'autre part, évoqué "la crise des procédures" entre les deux chambres du parlement et le débat sur l'utilité de la chambre des Conseillers à la lumière des réformes politiques et démocratiques en cours. A ce sujet, M. Lachgar, membre du bureau politique de l'Union socialiste des forces populaires (USFP), a noté que son parti estime que le Maroc "n'a pas besoin d'annuler la deuxième chambre, mais d' établir une collaboration entre les différents acteurs politiques pour la révision des compétences de cette chambre, dans le but de mieux servir la démocratie marocaine". A propos des alliances entre l'USFP et les autres composantes du paysage politique, M. Lachgar a affirmé que le parti a choisi d'ouvrir un dialogue avec l'ensemble des instances politiques attachées au projet démocratique marocain. L'USFP vit une dynamique interne et dispose d'une forte assise dans la société, d'où l'intérêt accordé par l'opinion publique aux rapports liant ses composantes, a-t-il relevé, soulignant que le parti contribue activement à la défense de l'intégrité territoriale, à travers l'action d'une commission de travail dirigée par l'ancien premier secrétaire du parti, M. Mohamed El Yazghi, chargée du suivi des développements du dossier du Sahara marocain.