Selon Farah Fassi, l'acteur n'a pas une place primordiale chez le metteur en scène marocain. ALM : Votre dernière apparition était dans la série Karima. De quelle façon vous a-t-on choisie pour ce rôle ? Farah Fassi : Je tiens d'abord à vous remercier pour cette aimable invitation. Concernant la série Karima, c'est grâce à Fouad Souiba que j'ai décroché le rôle dans la série. Fouad Souiba avait présenté mon curriculum vitae et mes photos au producteur. Nous avons pris contact et on a démarré la collaboration. La série a été sujette à de nombreuses critiques. Etiez-vous consciente de l'enjeu d'une production télévisuelle qui nuit au premier degré à l'image de la femme marocaine plutôt que de la soigner ? Dieu merci, combien sont ces séries dont on ne parle même pas! Je ne suis pas bien placée pour vous parler des enjeux. Pourtant ce qui arrive c'est de mettre la créativité et de sempiternels sujets de société par amalgame. Tous les détails esthétiques et ceux qui sont en rapport avec l'interprétation ont fait abstraction. En ce qui concerne mon rôle, si on le soumet à l'éthique comme unique échelle d'éloges, il n'y a pas eu de nuisance à l'image de la femme marocaine puisque le rapport que j'entretenais avec le prince était légitime. Avez-vous émis quelques propositions pour soigner le message véhiculé à travers la série Karima? J'aime plus me concentrer sur mon travail et sur mon rôle, la vidéo est un travail collectif certes, mais si chacun se mêle des affaires des autres, l'anarchie régnerait. Je peux faire des propositions si on me le demande sinon je préfère la discrétion. Que pouvez-vous nous dire sur quelques passages dans lesquels vous traitez votre consœur de chienne (même si c'est un jeu dramatique). Est-ce bien l'image de la femme marocaine que vous prenez à votre charge de défendre ? C'est du jeu dramatique loin de toute appartenance, je suis comédienne, je m'emprunte moi-même au personnage, je n'ai jamais songé sur un plateau à mon identité, sinon je serais artiste de compromis et tout art servant une cause meurt avec la mort de cette cause, ni moi ni personne n'est capable de nuire ou de salir l'image des Marocaines. Le Maroc est un grand pays, le redire est un pléonasme fanfare. Quels sont les rôles dont vous rêvez ? Un rôle très bien écrit avec quelqu'un derrière qui sait bien ce qu'il fait. Êtes-vous pour la séduction et des rôles audacieux tels que la prostitution ? Je suis pour la séduction si le rôle l'exige, si cette dernière ne se suffit pas à elle seule et si le sujet est profond. Et à quel point votre audace vous permettra-t-elle de dépasser certaines limites pour promouvoir votre nom d'actrice? Je suis une personne moderne et libre, mais pourtant lâche quand il s'agit de décevoir ma famille, mes proches et moi-même. Êtes-vous prête à faire des concessions dans le monde du 7ème art ? Oui, travailler avec un metteur en scène sur un projet qui me tient à cœur même gracieusement, je l'ai déjà fait auparavant et je suis prête à le refaire. Vous êtes sur un nouveau projet. De quoi s'agit-il ? Oui, je suis sur une nouvelle série télévisée de Ali Tahiri, veuillez m'excuser de ne pouvoir vous en dire davantage. Est-ce que vous avez réalisé vos rêves ? Les rêves c'est notre seul refuge pour continuer à vivre. Une fois réalisés, il vaudrait mieux trépasser. Quelles sont vos ambitions artistiques? Faire du bon cinéma d'auteur, jouer des personnages bizarres, s'aventurer dans la part intime de ses personnages qui vivent en marge de la société. Malheureusement notre cinéma marocain est plus concentré sur le réalisateur et sa vision, l'acteur n'a pas une place primordiale chez le metteur en scène marocain à l'exception à mon avis du réalisateur marocain Faouzi Bensaïdi qui fait un travail magnifique dans la direction des comédiens et le choix des personnages. Quels sont vos hobbies ? J'adore la peinture. Et j'aime bien garder ma ligne en pratiquant régulièrement le sport. J'aime aussi voyager et découvrir d'autres cultures. Côté cœur, comment se passent les choses? Les choses sont stables. Mais comme chez tout être humain il y a des hauts et des bas.