Trois adolescents sont poursuivis, en état de liberté provisoire pour kidnapping, séquestration et viol collectif sur mineurs à Larache. Les habitants, soutenus par les membres de l'AMDH, protestent. Hier après-midi, trois adolescents ont été traduits devant la parquet général près la Cour d'appel de Tanger, pour kidnapping, séquestration et viol collectif sur deux garçonnets. A dix kilomètres de Larache, dans le douar Ghdira Lariah où le crime a eu lieu, les habitants ne comprennent pas pourquoi les trois suspects sont poursuivis en état de liberté provisoire. Le bureau de l'Association marocaine des droits de l'Homme (AMDH) à Larache a rejoint le mouvement en publiant un communiqué de protestation. L'affaire remonte à l'après-midi du vendredi 2 septembre, lorsque vers 16h, quatre enfants, dont Soufiane et Imad, respectivement âgés de douze et treize ans, sepromenaient en bicyclette le long d'un boulevard donnant sur la zone industrielle Lahiayda. Tout d'un coup, trois voyous, Mouhcine L.alias «Ould Belabrit», Mohamed K.alias «Ould Soltaniya» et Othman alias «Ould Hassan Jabli» leur ont barré le chemin, avecl'intention de les enlever, rapporte une source associative. Deux des quatre garçonnets ont réussi à s'enfuir, laissant Soufiane et Imad tomber dans les filets des adolescents. Sous la menace de couteaux, Mouhcine, Mohamed et Othman ont conduit les deux enfants dans la forêt Kilette. Ce n'est que vers 20h, soit quatre heures plus tard, que leurs deux amis, ne les voyant pas revenir, ont alerté leurs familles. En compagnie des habitants du douar Ghdira Lariah, le père de Soufiane s'est lancé à la recherche des deux petits qui ont été retrouvés vers 22h, ligotés, bâillonnés et nus dans un champ de cannes à sucre. Le lendemain matin, les deux victimes ont été accompagnées par leurs parents à l'hôpital provincial Lalla Meriam où on leur a délivré une incapacité temporaire du travail (ITT) de 21 et 22 jours et des certificats médicaux attestant d'abus sexuel, de brûlures et de coups et blessures. Mardi 6 septembre, le père de Imad, menant seul son enquête, a réussi à déterminer l'identité des trois malfrats, avant d'aller porter plainte, en compagnie du père de Soufiane, auprès de la gendarmerie de Laâouamra. Une semaine plus tard, le trio a été arrêté. Les deux victimes les ont reconnus mais ils ont été interrogés et relâchés, après que les gendarmes leur ont demandé de se représenter lundi 19 septembre devant le parquet général près la Cour d'appel de Tanger, en état de liberté provisoire.