«My Land», le documentaire de Nabil Ayouch a été sélectionné au Boston Palestine Film Festival. Le film fait entendre la parole de vieux réfugiés palestiniens à des jeunes Israéliens de 20 ans. «My Land», le documentaire de Nabil Ayouch a été sélectionné au Boston Palestine Film Festival. Manifestation cinématographique organisée à Boston (USA) en octobre 2011 par une panoplie de cinéastes palestiniens, intellectuels et militants pour la cause palestinienne. Pour sa 5ème édition, le festival propose une programmation qui explore la Palestine aujourd'hui et au travers de son histoire. Ainsi réalisé par Nabil Ayouch, le documentaire «My Land» donne la parole à de vieux réfugiés palestiniens qui ont fui en 1948 sans jamais retourner sur leur terre, et qui vivent dans des camps au Liban depuis plus de 60 ans. Cette parole est entendue par de jeunes Israéliens de 20 ans qui construisent leur pays, se sentent viscéralement attachés à leur terre, mais sans jamais vraiment savoir expliquer pourquoi. Entre ces deux mémoires, il y a une réalité. La réalité de deux peuples qui se battent pour la même terre. Selon Nabil Ayouch, il est important de montrer en Amérique, pays où les lobbyings sont puissants, ce genre de film par le biais duquel s'exprime la voix des Palestiniens. D'autant qu'il y a une conjoncture internationale particulière. De plus en plus de peuples prennent leur destin en main. Une fronde dans les territoires occupés n'est pas à exclure. Est également prévue à l'ONU la proclamation de l'Etat palestinien en septembre, même si malgré la reconnaissance de la Palestine par 181 pays, l'éternel veto américain risque d'être brandi. Les observateurs restent peu optimistes par rapport à une éventuelle solution définitive du conflit durant le premier mandant de Barack Obama. Par ailleurs, à travers «My Land», le réalisateur essaye de montrer que derrière la politique, la géostratégie et la démagogie, il y a avant tout des êtres humains qui vivent au cœur du conflit israélo-palestinien. Nabil Ayouch est allé les rencontrer et essayer de les faire s'écouter, «parce que pire que la haine, il y a le désintérêt», dit-il. Mais «My Land» a aussi une résonance particulière chez le réalisateur Nabil Ayouch né en France en 1969, d'un père musulman marocain et d'une mère juive, d'origine tunisienne. «J'ai souffert d'un conflit qui alimentait toutes les conversations, qui résonnait constamment au sein de mes deux familles. Un conflit, dans une contrée lointaine, entre deux peuples qui se battaient pour la même terre. Ce conflit ne m'a jamais quitté. Il a forgé ma conscience politique, il a éveillé ma capacité de révolte, il a surtout défini la plupart des rapports que j'entretiens avec le monde qui m'entoure», souligne le réalisateur dans la voix off du début du film. Rappelons qu' outre le Boston Palestine Film Festival, «My Land» sera en compétition au Festival du film méditerranéen de Montpellier. La sortie nationale du film est prévue en janvier parallèlement à sa sortie en France. Aussi, «My Land» a été primé au Festival national de Tanger 2011, lauréat notamment du prix du montage et du prix de la meilleure musique.