Le ministre des Pêches maritimes, Taïeb Rhafes, a réuni, hier au siège de son département, des représentants des armateurs hauturiers et les syndicalistes. Le but est de trouver le moyen de payer les salaires des officiers et marins pêcheurs pendant le repos biologique. Hier matin, les locaux du ministère des Pêches maritimes ont abrité une réunion importante. Principal invité, le Syndicat national des officiers et marins de la pêche hauturière (SNOMPH). Deuxième invité, les armateurs de la pêche hauturière. Bien que l'ordre du jour n'ait pas été préétabli, tous les participants savaient que les discussions allaient tourner autour du sit-in du SNOMPH, le 1er février, qui a rapidement tourné en une bastonnade. Le ministre s'est tout d'abord réuni avec les armateurs de la pêche hauturière. Les officiers et marins pêcheurs devaient les rejoindre un peu plus tard, en début d'après-midi. Le but du ministre, vraisemblablement, a été de convaincre les armateurs d'assurer un salaire minimum aux officiers et marins pêcheurs lors des mois de repos biologique. Une mesure que les armateurs, il y a à peine quelques jours, ne semblaient pas prêts à appliquer. A l'heure où nous mettions sous presse, on ignorait les résultats définitifs de ces consultations car les protagonistes étaient toujours réunis. Toujours est-il que, les officiers et les marins de la pêche hauturière n'ont pas été payés depuis le début du repos biologique, c'est-à-dire il y cinq mois. Leur souffrance est loin d'être achevée, puisque le ministère des Pêches maritimes a décidé de prolonger ce fameux repos biologique de trois mois supplémentaires. Qui dit repos biologique, dit bateaux immobilisés et marins sans salaires pendant huit mois. Une question d'ordre sociale et humanitaire. Rappelons que le 29 janvier dernier, la wilaya de Rabat avait répondu négativement à la demande de sit-in que le syndicat a déposé. Toutefois, l'énoncé de la lettre du wali parlait du sit-in prévu le "1er février 2003" et non pas "le 1er février 2004". Apparemment, une simple erreur de frappe, mais un véritable quiproquo s'en est suivi. Le Syndicat des officiers et marins de la pêche hauturière ne se sont sentis concernés ni par la lettre, ni par le refus de la wilaya. Par conséquent, le SOMPH a décidé de ne pas annuler son sit-in devant le ministère des Pêches maritimes. Plus de 120 marins-pêcheurs se sont donc donné rendez-vous, le jour de l'Aïd El Kébir, devant le siège du ministère de tutelle situé dans le quartier Agdal à Rabat. Résultat: les forces de l'ordre sont intervenues pour disperser les manifestants qui, selon un communiqué de la direction générale de la Sûreté nationale (DGSN), ont occupé la voie publique et gêné la circulation. Toujours selon la DGSN, "après les sommations légales et en dépit du dialogue ouvert entre les représentants du ministère de tutelle et les protestataires, ces derniers ont refusé de quitter les lieux en proférant des injures et des menaces à l'encontre des éléments du dispositif de sécurité mis en place". La police a également précisé que dans la confusion créée par les propres manifestants, cinq d'entre eux ont été blessés puis évacués vers l'hôpital. D'autres auraient simulé l'évanouissement. Bref, les choses ont mal tourné.