Les parties au conflit du Sahara marocain se réuniront, de nouveau, à Manhasset pour négocier une solution définitive au conflit. En raison des positions d'Alger et du Polisario, les observateurs ne s'attendent pas à grand-chose. Les parties au conflit du Sahara marocain reprennent langue. Les délégations du Maroc, du Polisario, de l'Algérie et de la Mauritanie se réuniront, du mardi 19 au jeudi 21 juillet, dans le cadre d'un nouveau round de pourparlers informels. C'est ce qu'a annoncé, jeudi 14 juillet, le bureau du porte-parole de l'ONU. A l'invitation de Christopher Ross, envoyé personnel du secrétaire général de l'ONU, le nouveau round se tiendra à Greentree, Long Island à Manhasset. Il s'agit des huitièmes pourparlers informels. Durant trois jours, les parties au conflit s'assoiront au tour de la table des négociations dans l'objectif de trouver une solution définitive au différend qui dure depuis plus de trente six ans. Comme à l'accoutumée, les observateurs affichent un ton de pessimisme. La nouvelle session de négociations à Manhasset ne promet pas une avancée majeure et substantielle. L'Algérie et sa création le front Polisario qui tiennent fermement à leurs positions intransigeantes et des visions obsolètes ne donnent pas l'impression de vouloir avancer dans le processus des négociations. Il est plus que jamais clair que les autres parties multiplient les manœuvres pour maintenir le statu quo au détriment des aspirations des populations séquestrées à Tindouf prises en otage depuis plus de trois décennies. «Il ne faut pas s'attendre à grand-chose lors de ce nouveau round de négociation sur l'avenir du Sahara. Nous nous trouverons, encore une fois, dans la case départ, étant donné que les causes du blocage du processus sont toujours en place, à savoir les positions intransigeantes du Polisario et de l'Algérie», souligne Mohamed Talib, secrétaire général de la Ligue des défenseurs sahraouis des droits de l'Homme, dans une déclaration à ALM. «La seule nouveauté de cette nouvelle session c'est la réforme constitutionnelle qui va incontestablement renforcer la position du Maroc auprès de la communauté internationale et consolide la crédibilité de la proposition d'autonomie. Le Maroc a opéré des changements profonds alors que l'Algérie et le Polisario s'inscrivent dans la même logique. Le Mouvement des jeunes à Tindouf qui a appelé à des réformes dans les camps de Tindouf a été réprimé dans un temps record par les milices des séparatistes soutenus par Alger» indique-t-il. Pour sa part, Mustapha Naïmi, enseignant universitaire et membre du Corcas, estime que les pourparlers informels constituent une occasion pour les parties pour aborder des questions purement techniques afin de réaliser au moins des avancées limitées. «En réalité, il n'y a pas de nouveauté majeure. Les parties au conflit s'inscrivent dans la continuité des rounds de négociation précédents. Dans le cadre de ce round, les parties continueront d'aborder, en toute discrétion, des questions d'ordre essentiellement technique à partir d'une approche sectorielle. Ainsi, les parties ne traitent pas de l'affaire globalement mais de différents aspects éclatés et limités», souligne M. Naïmi, dans une déclaration à ALM. «Les pourparlers informels sont très importants dans la mesure où ils permettent une avancée progressive et d'une manière fragmentée concernant plusieurs questions sectorielles, à savoir les ressources naturelles, l'eau, la régionalisation avancée, l'impôt et les taxes. Les pourparlers informels présentent l'avantage d'être plus rapides que les négociations officielles», indique M. Naïmi. A noter que les sept précédents rendez-vous avaient eu lieu successivement en août 2009, dans la localité autrichienne de Durnstein, près de Vienne, en février 2010 à Armonk, près de New York, en novembre, décembre et janvier dernier à Manhasset, dans la banlieue de New York, en mars dernier à Malte et en juin dernier de nouveau à Manhasset. Ces sessions de pourparlers informels s'inscrivent dans le cadre de la mise en œuvre des résolutions 1813, de l'année 2008, 1871 de 2009, 1920 de 2010 et 1979 de 2011 du Conseil de sécurité, qui appellent les parties à entrer dans une phase de négociations intenses et substantielles.