En organisant pour la cinquième année consécutive son Festival international du raï du 21 au 23 juillet, Oujda est en passe de devenir la capitale mondiale de cette mouvance musicale. Aussi varié et riche que les précédentes éditions, le plateau concocté par l'Association Oujda-arts, organisatrice du Festival international d'Oujda, a fait appel aux meilleures pointures de la scène internationale. Le prince du raï Mami fait sa première apparition internationale après une absence forcée suite à son incarcération. De son côté, l'étoile de la chanson marocaine et arabe Samira Bensaid rehaussera de sa présence la qualité artistique du festival. Un come-back tant attendu par les fans de ces deux grands chanteurs qui ont réalisé par le passé un duo époustouflant avec «Youm wara youm». Samira et Mami se produiront lors de la soirée de clôture qui aura lieu le 23 juillet. Par même souci de renouveau, la direction artistique de cette année a été confiée à Jahloul Bouchikhi, dit Chico. C'est pour «témoigner de sa fierté et sa reconnaissance à l'égard des artistes de l'Oriental et du Maroc qui ont brillé par leur parcours professionnel et qui portent haut les valeurs de l'amitié, de la fraternité, de la paix entre les peuples que nous avons fait appel cette année à Chico. C'est aussi pour diversifier les sources d'inspiration et pour bénéficier de son expérience internationale», a précisé à ALM Mohammed M'rabet, président de l'Association Oujda-arts organisatrice du festival. Au fait Chico, the Gypsies featurin et Cheb Aïssa présenteront pour la première fois au Maroc «Gipsy raï», en promotion mondiale actuellement. Toujours en apport avec la mouvance raï, les Bilal, Talbi One, Mohammed Lamine, Rachid Kasmi, Cheb Sami Raï, Kamel Oujdi et Raina Raï puiseront dans leurs répertoires respectifs pour enflammer une scène habituée à des spectacles réussis. Deux grands absents sont à signaler car pour la première fois depuis 2007 la diva Zehouania et Cheb Khaled ne seront pas de la fête. Côté chanson populaire, les Mokhtar Berkani, Stati et Najat Atabou répliqueront en proposant des spectacles et des rythmiques qui n'ont rien à envier aux airs populaires les plus connus sur la scène internationale. Pour boucler la boucle en diversité musicale internationale, d'autres stars internationales d'Amérique latine à l'instar du célèbre « Latin Groove », marieront la Salsa à la musique orientale dans un projet de fusion qui ambitionnera d'émerveiller jeunes et personnes âgées. Idem pour la troupe française de danse de rue le Groupe urbain d'intervention dansée G.U.I.D. du Ballet Preljocaj est aussi attendu pour une animation en plein air. Les danseurs qui évoluent dans un environnement urbain, sans dispositif scénique s'adaptent parfaitement au cadre qui leur est donné. C'est aussi une façon pour faire découvrir la danse contemporaine au plus grand nombre de personnes et d'expérimenter une proximité avec le public, loin de l'espace privilégié des scènes. Le festival de cette année qui s'est voulu ouvert sur d'autres genres musicaux et aussi organisé sous le thème du renouveau. Au fait les organisateurs lanceront une Raï Academy sous forme de concours de chant dont l'objectif est de dénicher les étoiles en herbe pour perdurer un art musical local en manque de nouvelles stars. À travers ce concours et d'autres actions accompagnatrices pour les trois chabs qui émergeront du lot, dont l'opportunité de se produire sur la grande scène, l'Association Oujda-arts ambitionne d'insuffler une dynamique de créativité à la mouvance raï.