Le Centre antipoison et de pharmacovigilance du Maroc tire la sonnette d'alarme sur l'utilisation de «Zein Al Atat», une gamme très large de produits cosmétiques, d'additifs alimentaires et de traitements à base de plantes. Dans le dernier numéro de sa publication officielle «Toxicologie Maroc» en date du 2ème trimestre 2011, le Centre antipoison et de pharmacovigilance du Maroc (CAPM) alerte sur l'utilisation de «Zein Al Atat». Il s'agit d'une gamme très large de produits cosmétiques, d'additifs alimentaires et de traitements à base de plantes indiqués dans plusieurs cas : douleurs rhumatismales, troubles digestifs, atteintes dermatologiques. En 2010, le Centre antipoison a reçu 27 cas d'effets indésirables cutanés suite à l'utilisation de ces produits. Le CAPM précise que tous ces cas provenaient des régions d'Agadir et de Marrakech. «Les cas déclarés ont présenté des réactions allergiques à ces produits cosmétiques. Certaines femmes avaient de l'acné, d'autres des taches sur certaines parties du visage. C'est ce que l'on appelle le melasma qui est un dérèglement pigmentaire de la peau dans lequel des taches pigmentaires brunâtres apparaissent généralement sur le front et les joues», affirme Dr Houda Sefiani, médecin pharmaco-toxicologue au CAPM, tout en relevant que les cas seraient plus nombreux en raison du mutisme des patients. Alors que ces produits ont été retirés du marché dans plusieurs pays arabes notamment l'Arabie Saoudite, les Emirats Arabes Unis et le Liban, ils continuent d'être commercialisés au Maroc. «Ces pays ont procédé au retrait des produits «Zein Al Atat» pour leur teneur en composants chimiques interdits dans les produits cosmétiques et aussi pour l'absence de preuves aux allégations thérapeutiques», explique le Dr Sefiani. Et d'ajouter : «Ces produits sont vendus au Maroc dans des magasins spécialisés situés dans plusieurs villes du Royaume. Proposés également sur Internet, ils sont accessibles et dispensés sans avis médical même pour les présentations avec indications thérapeutiques». Quant aux prix, il faut compter jusqu'à 4000 DH pour certaines cures. «À titre d'exemple, le traitement contre l'obésité nécessite un traitement de 6 mois. Pour une cure de 20 jours, il faut une boîte de comprimés qui est vendue à 300 DH», note Dr Sefiani. Suite à cette alerte, le CAPM ne compte pas rester les bras croisés. «Nous allons envoyer une lettre à la ministre de la santé pour que des investigations soient menées. Des analyses doivent être effectuées pour savoir si ces produits contiennent des composants toxiques et vérifier s'il s'agit des mêmes produits qui ont été retirés en Arabie Saoudite, aux Emirats Arabes Unis et au Liban», déclare Dr Sefiani. Le CAPM relève que la sécurité d'usage et l'efficacité des produits «Zein Al Atat» n'ont jamais été évaluées au niveau des instances compétentes marocaines. Le CAPM voudrait, à travers cette alerte, attirer l'attention sur la vente de certains produits de santé dont les règles d'importation et de commercialisation ne sont pas encore établies ni au niveau des douanes ni au niveau des autres autorités concernées. Le CAPM appelle à un maximum de vigilance de la part des consommateurs lors de la procuration et l'utilisation de ces produits vendus hors du circuit formel.