Le FITUR qui se déroule à Madrid du 30 janvier au 3 février est une bonne occasion pour le Maroc pour se repositionner sur les marchés traditionnels après les effets dévastateurs des évènements du 11 septembre. Le Salon international du tourisme de Madrid (FITUR) s'est ouvert mercredi 30 janvier. Pas moins de 170 pays et quelque 8000 exposants participent à cette grande foire qui se poursuivra jusqu'au 3 février. Le Maroc, à travers la RAM et l'ONMT ainsi que quelques rares professionnels (agents de voyages, hôteliers et compagnies maritimes) est présent avec un stand de 350 m2 à l'originalité incontestable. Thé à la menthe, pâtisserie… l'hospitalité marocaine jamais démentie. A l'occasion du FITUR de l'année dernière, le pavillon du Royaume, orné à la manière traditionnelle, a reçu le prix du meilleur stand. Inaugurée en grande pompe par le Premier ministre espagnol José Maria Aznar, l'édition actuelle du FITUR, la 22ème, se déroule dans une conjoncture particulière. L'après 11 septembre. Une date qui a marqué négativement les esprits et perturbé le fonctionnement de larges pans de l‘économie mondiale. Secteur connu pour sa fragilité, activité pourvoyeuse en devises, le tourisme a été durement touché. Une catastrophe. C'est un peu dans cette ambiance de morosité mâtinée d'optimisme que le salon de Madrid a ouvert ses portes. Une occasion pour les industriels du voyage venus des quatre coins du monde de se rencontrer. Echange d'idées, prise de contacts, démarchage, signature de contrats, proposition de nouveaux produits. Le degré de la gravité de la crise varie, bien entendu, d'un pays à un autre. Pays en voie de développement, destination à vocation touristique indéniable, le Maroc entend plus que jamais tirer profit des opportunités offertes par ce salon pour communiquer, rassurer et convaincre. La tâche est d'autant plus difficile qu'il s'agit pour les opérateurs nationaux du secteur, qu'ils soient publics ou privés, de contribuer à changer la manière dont le Maroc est perçu chez les touristes et les TO. Certes, le Maroc, pays arabe, est victime de l'amalgame et des clichés. Et c'est à ce niveau-là qu'un travail de communication ciblée en direction des marchés émetteurs devient plus que nécessaire. L'ONMT, par le biais de sa délégation locale, a entamé une campagne de communication par rapport au marché espagnol à titre de l'année 2001-2002. Une stratégie qui s'appuie sur des supports aussi divers que la presse professionnelle, l'affichage, les spots TV, les réseaux de distribution. Selon les statistiques de l'office, les flux touristiques internationaux en direction du Maroc en 2000 sont estimés à 2,4 millions de touristes dont 255.000 en provenance d'Espagne. De janvier à août 2001, 177.000 touristes espagnols ont visité le Maroc, soit un taux de croissance de 1,2% par rapport à la même période de l'année précédente. Une évolution prometteuse que la RAM, partenaire du tourisme national, compte accompagner en conséquence par une politique aérienne mieux élaborée. Cependant, cette offensive publicitaire qui doit également s'élargir à d'autres marchés doit pouvoir s'accompagner d'un effort d'imagination. Sur le plan de la forme, d'abord. L'ONMT continue depuis des lustres à éditer et à proposer les mêmes brochures sur le Maroc. Les couvertures et les images n'ont pratiquement pas changé. Il y a de quoi rebuter les clients. Sur le plan du fond ensuite. Les professionnels sont appelés plus que jamais à contribuer à l'amélioration de l'offre marocaine par de nouveaux produits. La compétitivité et la force d'attraction sont à ce prix. Surtout que le Maroc table à l'horizon 2010 d'accueillir 10 millions de touristes et une augmentation de sa capacité d'hébergement. Un beau défi. Encore faut-il se donner les moyens de ses ambitions.