Mohamed M'Hamdi Alaoui : «Le Parlement et le gouvernement n'ont plus de légitimité constitutionnelle» «Le parti ne s'est pas encore prononcé à ce sujet. Une réunion aura lieu au cours de cette semaine. Il faut être cohérent.La cohérence veut qu'il y ait de nouvelles institutions. Il va de soit que le Parlement et le gouvernement n'ont plus de légitimité constitutionnelle. Et par conséquent, le Souverain doit annoncer la dissolution du Parlement et du gouvernement pour constituer un gouvernement d'union nationale», a indiqué Mohamed M'Hamdi Alaoui, membre du bureau politique de l'Union constitutionnelle. Et d'ajouter : «la Commission consultative de révision de la Constitution peut prévoir des dispositions transitoires. Dans ce cas précis, les institutions resteront en place jusqu'aux élections. Dans le cas contraire c'est-à-dire s' il n'y a pas de dispositions transitoires, le Parlement sera dissous et il y aura des élections anticipées». Thami Khiari : «Il faut créer les conditions pour des élections saines et transparentes» «Certes, il y a actuellement un problème de crédibilité des institutions, notamment l'institution parlementaire. Rappelez-vous qu'en 2007, le Maroc avait enregistré un taux très faible de participation des citoyens aux élections législatives. Toutefois, il ne faut pas se tromper d'objectif. Ce n'est pas la date de la tenue des élections qui nous intéresse le plus. Il faut prendre le temps nécessaire pour créer les conditions pour des élections saines et transparentes pour faire émerger des institutions crédibles et représentatives de la volonté populaire. Ce n'est pas une affaire de quelques mois qui va changer quelque chose. Il ne faut pas qu'on tombe dans les mêmes erreurs du passé. On pourra bien se précipiter mais on risque de ne rien changer», précise Thami Khiari, secrétaire général du Front des forces démocratiques (FFD). Lahcen Daoudi : «L'organisation d'élections anticipées est techniquement impossible» «Il y a un peu de surenchère gratuite sur ce point. L'organisation d'élections anticipées est techniquement impossible. C'est un discours politique séduisant, mais le Premier ministre est le premier à savoir que c'est inapplicable. Notre agenda est déjà occupé. Après le référendum, on rentrera directement dans les préparations des textes, notamment la loi sur les partis politiques et le Code électoral. On devra également préparer la loi de Finances de l'année 2012. A cela s'ajoute le chantier de la régionalisation. Je pense que la question qu'on doit se poser aujourd'hui est celle de savoir pourquoi doit-on refaire uniquement les élections législatives? Qu'en est-il des élections communales et régionales? Il existe bien actuellement des communes qui connaissent un blocage, notamment Tanger et Casablanca. Pourquoi ne pas repartir à zéro? Si on a bien la volonté de tout assainir, il existe bien actuellement des escobars à la tête de certains conseils communaux», indique Lahcen Daoudi, secrétaire général-adjoint du PJD. Nabil Benabdellah : «Il faut une révision de fond du champ électoral» «Nous n'avons pas encore pris une position définitive au sein du PPS au sujet d'éventuelles élections anticipées. Il est évident que l'adoption d'une nouvelle Constitution nécessitera de nouvelles dispositions et toute une refonte des normes actuelles. Dans ce cas, tout dépendra, en fin de compte, des prérogatives qui seront définies par la nouvelle Constitution», a souligné Nabil Benabdellah, secrétaire général du PPS. Et de poursuivre : «En tous les cas, ce qui est sûr, c'est que pour que cela se fasse, il va falloir une révision de fond du champ électoral et l'établissement d'une nouvelle loi qui régisse le champ politique. Cela est valable que les élections soient anticipées ou pas». Driss Lachguar : «Il faut une réelle réforme avant de penser aux élections» «Je ne crois pas que des élections anticipées soient les bienvenues pour l'instant. Le Maroc est en train de vivre un grand tournant avec un chantier de réformes très important. Le discours de Sa Majesté a apporté de nombreux changements afin de renforcer les prérogatives du Parlement et du gouvernement. Cependant, il faut accompagner ce grand chantier par des réformes politiques notamment celles relatives au mode d'élection. Il faut que le Premier ministre soit élu par la volonté du peuple et qu'il réponde à ses attentes. Il faut également réformer la loi qui régit le champ politique», a expliqué Driss Lachguar, membre du bureau politique de l'USFP. Et de poursuivre : «Il faut absolument une réelle réforme avant de penser aux élections». Abdelkrim Benatiq : «Il faut faire vite des élections anticipées» «Je suis entièrement d'accord pour prévoir des élections législatives anticipées», a déclaré Abdelkrim Benatiq, secrétaire général du Parti travailliste. «Il ne faut pas attendre jusqu'à l'année 2012 pour démarrer les élections. Pour moi, il faut attaquer les élections juste après le référendum», a jouté M. Benatiq. Mohamed Moubdie : «Les élections de 2012 peuvent être tenues en leur temps» «La question des élections anticipées n'a pas encore été débattue au sein du parti. L'objectif aujourd'hui est d'avoir des instances élues démocratiquement et qui jouissent de la crédibilité attendue. Nous traversons un virage, un changement important. Pour que ce changement réussisse, il faut créer les atouts pour cela. Tout faux mouvement risque de paralyser ce changement», a déclaré Mohamed Moubdie, membre du bureau politique du Mouvement populaire (MP). Et de poursuivre : «Des élections anticipées, pourquoi pas, à condition qu'elles soient bien organisées. Matériellement et chronologiquement, les élections de 2012 peuvent être tenues en leurs temps. Deux options se présentent, soit on garde les mêmes institutions en attendant les prochaines élections soit on met en place un nouveau Parlement». Salaheddine Mezouar : «Il ne faut pas précipiter les choses» «Je ne suis ni pour ni contre des élections législatives anticipées. Et je n'ai pas une réponse tranchée sur cette question», a indiqué Salaheddine Mezouar, président du Rassemblement national des indépendants (RNI). Et de poursuivre : «Le pays n'est pas dans une situation d'exception pour penser à prévoir des élections législatives anticipées». «D'abord, il faut bien se préparer pour ces élections et donner plus de temps au peuple ainsi qu'aux partis politiques afin de préparer leurs campagnes électorales», a expliqué le président du RNI. «Il ne faut pas précipiter les choses, il faut en fin de compte un résultat positif pour satisfaire tous les partis du pays et non le contraire», a conclu M. Mezouar.