La crise libyenne met en avant la nécessité «impérieuse» d'un règlement définitif du conflit au Sahara, selon Hudson Institute. Le contexte régional nécessite de trouver d'urgence une solution au conflit au Sahara marocain. Il est désormais clair que ce conflit fomenté par le régime algérien constitue une menace sérieuse pour la stabilité de la région du Maghreb. Selon le think tank américain Hudson Institute, spécialisé dans les questions militaires, stratégiques, de relations internationales et de droit, deux éléments majeurs mettent en avant la nécessité «impérieuse» pour les Etats-Unis et leurs alliés de trouver un règlement définitif à la question du Sahara, à savoir la crise libyenne et la menace terroriste dans la région. Dans une analyse intitulée «Une coalition nord-africaine pour sauver la Libye», ce think tank américain estime que la proposition marocaine d'autonomie reste actuellement la seule solution réaliste. «Un règlement rapide doit être trouvé au conflit du Sahara par la voie de négociations onusiennes accélérées, avec le soutien américain, et sur la base de la proposition marocaine d'autonomie, qui fait l'objet d'un soutien des Etats-Unis, de l'Europe occidentale et de l'ONU elle-même», souligne, lundi 18 avril, Hudson Institute. Pour ce qui est de la crise en Libye, le think tank américain, constatant dans son analyse le risque terroriste qui plane sur la région, met en garde contre l'exacerbation d'un contexte régional, déjà précaire, par la participation, confirmée par des services de renseignements occidentaux, de mercenaires du Polisario dans la répression de la rébellion libyenne. Tout en saluant l'engagement du Maroc à respecter ses engagements internationaux, Hudson Institute avertit de l'implication des mercenaires des séparatistes soutenus par Alger dans la défense du régime du colonel contesté Mouammar Kadhafi. «Le dirigeant des séparatistes, Mohamed Abdelaziz, a envoyé des centaines de combattants aguerris au front libyen, via le sol algérien, cela au moment même où le Maroc s'évertue à remplir ses engagements vis-à-vis de la légalité et la communauté internationales», lit-on dans cette analyse. Dans ce sens, le Maroc reste convaincu que la lutte anti-terroriste nécessite une coopération étroite entre les deux voisins maghrébins. «Les Marocains demeurent, néanmoins, convaincus de la nécessité d'un partenariat avec l'Algérie dans la lutte contre le terrorisme, ne serait-ce que parce que les deux pays ont souffert de ce fléau», précise le think tank américain. Concernant le deuxième élément de cette analyse, le terrorisme d'Al-Qaïda, le Hudson Institute relève que la conjoncture régionale suscite des préoccupations chez les leaders occidentaux qui «font face au spectre de la montée en puissance de la menace d'Al-Qaïda dans le Maghreb islamique (Aqmi)». Et d'ajouter qu'un expert US en matière de lutte anti-terroriste, avait récemment déclaré, lors d'une audition au Congrès, que des militants d'Aqmi s'activent actuellement en Libye. Cette situation, relève le Hudson Institute, «n'est pas sans rappeler le contexte afghan des années 80, avec des Moujahidines qui ont lutté contre l'occupation soviétique pour ensuite se muer en mouvement d'Al-Qaïda depuis les années 90». Ceci dit, il faut signaler que l'Algérie continue de tenir un double discours au sujet de la question du Sahara. Tout en soutenant militairement, financièrement et diplomatiquement les séparatistes du front Polisario, le régime algérien affirme toujours que l'affaire du Sahara «est un problème onusien». En effet, Abdelaziz Bouteflika, président algérien, a déclaré, dimanche 17 avril, qu'il n'existait pas de problème entre l'Algérie et le Maroc, appelant même au renforcement de la coopération bilatérale. «Il n'y a pas de problème entre le Maroc et l'Algérie», a-t-il souligné à Tlemcen. «Le problème du Sahara est un problème onusien. Le Maroc est un pays voisin et frère. Il faut coopérer et nous devons coopérer (avec lui)», a insisté le président Bouteflika feignant de ne pas avoir un lien avec le Polisario qui n'est autre que la création d'Algérie.