Trop, c'est trop. Voilà maintenant que des hystériques du clavier et des excités de la souris lancent un appel pour que les Marocains du monde boycottent le pays, retirent leurs argents des banques et cessent leurs envois de devises. Trop, c'est trop. Voilà maintenant que des hystériques du clavier et des excités de la souris lancent un appel pour que les Marocains du monde boycottent le pays, retirent leurs argents des banques et cessent leurs envois de devises. Et pourquoi cela ? Parce qu'un quarteron d'immigrés désoeuvrés, qui depuis 2006, du haut de leurs écrans d'ordinateurs assaillent et tancent le Maroc et ses responsables, particulièrement ceux qui travaillent sur le sujet, voient dans le débat en cours dans le pays une fenêtre de tir pour avancer leurs pions. J'ai bien vu, par le passé, des appels au boycott des oranges d'Israël ou des produits provenant de l'Afrique du Sud de l'époque de l'apartheid. Mais là, c'est une première. Cela ne peut être que l'oeuvre de détraqués schizophrènes. Et bien qu'il n'y a pas le moindre risque pour que des mots d'ordre de cet acabit soient suivis d'effet et que les personnes qui les lancent sont tellement peu crédibles que leur répliquer, c'est surtout donner de l'écho supplémentaire à leur initiative, je considère que désormais le silence sur ce type forfaiture participe de la complicité déshonorante. Il est temps de dévoiler ce qu'ils sont réellement. Primo, ils ne sont pas nombreux et ils ne représentent qu'eux-mêmes. Adeptes de la démesure, ils prétendent représenter tous les Marocains du monde…mais à leurs insu. Les spécialistes du dossier les connaissent bien. C'est un aréopage qui se compte sur les bouts des doigts et qu'un ami me disait un jour pour les qualifier, avec un humour cynique, qu'il suffit d'une fourgonnette pour les réunir. Adeptes du buzz sur Internet, ils ne sont apparus sur la scène de l'immigration marocaine qu'à partir de 2002 et plus particulièrement à partir de 2005. Secundo, c'est un mélange de carpe et de lapin, c'est-à-dire d'anciens gauchistes égarés et des néo-amicalités. Ils partagent le goût pour la logomachie démocratique. Ils règnent, en revanche, sans partage sur des associations sans militants et confectionnées sur mesure. Ils inventent tous les quinze jours une plate-forme ou un forum question de faire illusion et masse. Pour se faire entendre, tous les moyens sont bons : les pétitions aphasiques qui, dans les meilleurs des cas, recueillent les signatures des amis et de la famille. Jamais à ma connaissance une pétition n'a dépassé la soixantaine de signatures. Toujours les mêmes. Des auto-interviews quand ce n'est pas des autoportraits dans des journaux et sites aux complicités évidentes. Les mailing-listes indignes et injurieux. Pire, immoraux jusqu'au bout des ongles, ils n'hésitent pas à avoir recours aux méthodes de corbeaux en devenant télégraphistes des lettres anonymes diffamatoires, calomnieuses et dilatoires. C'est dire qu'ils sont la face hideuse de l'immigration marocaine.