La fête de l'Aïd El-Kébir, est dans trois semaines. L'évènement commence déjà à prendre le pas sur le reste, dans les discussions et les préparatifs. À l'approche de la Fête de l'Aïd El-Kébir, dans trois semaines, les préparatifs vont bon train. Moutons et commerces parallèles. Dans les souks de la campagne, le sujet du mouton prend déjà le pas sur le reste. Car, les habitants pouvaient acheter leur mouton et le garder pendant cette période chez eux. Le problème de l'espace et du pâturage ne se pose pas. En ville, les éleveurs louent des garages dans certains quartiers loin des souks de la ville et installent leurs « troupeaux ». Mais, on a l'impression que l'activité n'a pas encore démarré. Le problème de l'espace oblige généralement les citadins de n'acheter leur mouton que la veille ou dans la matinée même de l'Aïd. Pendant cette période la surenchère et autres intrigues des intermédiaires (Chennaka), des chevillards et de certains éleveurs indélicats battent leur plein. L'on assiste chaque année à des pratiques aussi incroyables que mesquines : eau salée aux bêtes et même du gonflage à la pompe pour faire augmenter le volume de l'ovin ! La fête du mouton. « D'hiya » ou sacrifice, dans les deux sens du mot, coûte beaucoup plus que le SMIG mensuel et rien ne compte pour satisfaire les siens. C'est dire combien les Marocains sont attachés au sacrifice du mouton enraciné dans leurs coutumes et conforme à la Tradition islamique. Bien que ce rituel ne soit pas obligatoire. L'année dernière, la demande globale était estimée à 4,790 millions de têtes dont 320.000 caprins. Et l'offre était largement suffisante. Cette année, le ministère de tutelle n'a pas encore communiqué les chiffres officiels. Le nombre de moutons voués à l'immolation, «Tradition du Prophète Sidna Ibrahim», chaque année, représente un chiffre d'affaires important. L'année écoulée, il a été estimé à six milliards de dirhams. Une besogne pour un monde rural éprouvé par des années de sécheresse successives. L'élevage ovin au Maroc est caractérisé par une grande diversité de races. Il constitue l'un des domaines les plus productifs du secteur agricole. Selon le recensement général de l'Agriculture (1996-1997), pas moins de six races constituent le cheptel ovin au Maroc. Le «Sardi» fixé dans le plateau central (Settat, Kelâat Seraghna, Khouribga...) est évalué à près de 22 millions de têtes. Le «Tamahdit», originaire du Moyen-Atlas, est estimé à presque 2 millions de têtes. Les races «Béni Guil» dans l'Oriental et «Boujaâd» à Ksbat Tadla et Oued Zem sont respectivement de l'ordre de 1,5 million et 237 mille têtes. Quant au «Dman» dans la région des palmeraies du Sud-Est, ils sont 617 mille têtes. Enfin les «Béni Hsen» au Gharb, sont évalués à 385 mille têtes. Selon les mêmes statistiques, le nombre des éleveurs d'ovins est estimé à 781.560, soit 52% des agriculteurs et 71% de ceux pratiquant l'élevage au Maroc. Cependant, il serait peut-être informatif de signaler qu'aux abattoirs ne sont abattues que les bêtes blessées, sans cornes ou les femelles. A une vingtaine de jours avant la fête, il se trouve que le mouton se fait rare ces jours-ci, car il rapporterait plus en étant vendu vivant. Depuis la nuit des temps, les affaires sont les affaires.