Mettre en valeur et souligner l'importance du rôle du film documentaire dans le développement du cinéma, a été l'objectif principal d'un colloque organisé, lundi 28 mars, à Tétouan. «Le film documentaire- dont la production connaît ces dernières années une sensible augmentation- commence à susciter l'intérêt aussi bien des cinéastes que des spectateurs sur son importance en tant que genre d'expression cinématographique». C'est ce qu'ont affirmé les participants à un colloque organisé, lundi 28 mars, à Tétouan. Placées sous le thème «Le documentaire : problématiques, enjeux et défis», les activités de cette manifestation se sont déroulées dans le cadre de la 17ème édition du Festival international du cinéma méditerranéen de Tétouan, qui se poursuit jusqu'au 2 avril prochain. Selon les organisateurs, ce colloque s'assigne pour objectif principal de mettre en valeur le film documentaire et souligner l'importance de ce genre cinématographique, qui a réussi à devenir un grand rival à d'autres productions de fiction et enregistrer une forte audience. Lors de cette manifestation, les intervenants ont évoqué les problématiques et les enjeux inhérents aux circonstances de l'écriture, de la réalisation, de la production ainsi que de la distribution du film documentaire. Ils ont ainsi tenu à préciser que ce genre cinématographique n'est plus considéré actuellement comme un parent pauvre à d'autres catégories de productions de fiction. Et du fait que les films documentaires continuaient de remporter de grands prix au cours des différents festivals et événements cinématographiques organisés à travers le monde. Intervenant à cette occasion, Karine de Villers, cinéaste et responsable au Centre de l'audiovisuel (CBA) à Bruxelles, a parlé de son expérience dans la réalisation de plus d'une dizaine de films documentaires. Cette jeune cinéaste belge qui se prépare à réaliser son premier long métrage de fiction a affirmé qu'elle a été chargée pendant ses débuts professionnels à faire «un court métrage documentaire extrêmement simple dans son dispositif. Il s'agit d'un film d'une vingtaine de minutes qui se présente, en réalité, comme une galerie de portraits de mes voisins, que j'ai filmé chacun en train de se décrire sur le seuil de leurs portes», avant de faire remarquer que ce film a été, à cette époque, sélectionné et remporté le meilleur prix du court métrage documentaire, et ce lors du célèbre festival de Cannes. De son côté, Laurent Dauré, critique du cinéma, a indiqué que le film documentaire se présente sous ses deux grandes formes informative ainsi que narrative et émotionnelle. Il a ensuite déploré le fait que ce genre de films souffrait toujours du manque de moyens l'empêchant de faire sa promotion et sa distribution. «Les films de fiction investissent des sommes colossales pour fidéliser son public, voire attirer un grand nombre de spectateurs. Alors que c'est rare qu'un documentaire bénéficie d'autant de moyens, mais ce genre de film demeure très apprécié du public et auquel on prévoit un bon avenir», conclut M. Dauré.