Ils sont trois jeunes hommes spécialisés dans le vol de voitures. Leur dernière opération remonte à la deuxième semaine de mars, commise à El Jadida. Pour avoir volé plus d'une dizaine de voitures, ils ont été arrêtés après une course-poursuite. Nous sommes dans la capitale des Doukkala, El Jadida. Dans la nuit du samedi 12 au dimanche 13 mars, un père de famille, quadragénaire, a été surpris par la disparition de sa voiture, une Mercedes 190, qui était garée dans la rue Docteur Roux, près du Centre hospitalier provincial Mohammed V. Le veilleur de nuit n'a rien remarqué. Comment s'est-elle évaporée ? Qui l'a ouverte, a monté à son bord et l'a conduite ? Et vers quelle destination ? Affolé, il a cherché partout, dans les ruelles et les issues donnant sur la rue Docteur Roux. En vain. Le veilleur de nuit n'a rien remarqué de louche. Une trentaine de minutes plus tard, ce père de famille s'est dépêché au commissariat de police. Une plainte a été déposée. Certes, il ne s'agissait pas d'un meurtre, d'un viol ou d'un autre crime plus grave. Mais, ce qui est arrivé à ce père de famille reste, également, assez grave. La disparition d'une voiture de la place où elle était garée n'est pas une chose simple. D'abord, elle prouve qu'il y a un criminel (ou des criminels) qui doit être neutralisé. Ensuite, elle démontre que le vol de voitures n'a pas encore pris fin malgré les efforts déployés par les limiers à travers les quatre coins du pays, mais au contraire, il s'intensifie au fil des jours. Avant l'aube du dimanche 13 mars, l'information a été diffusée de la salle de trafic de la sûreté d'El Jadida à travers tous les commissariats de la ville. La source d'information qui a révélé le numéro de châssis de la Mercedes 190 disparue, son numéro d'immatriculation et sa couleur a sollicité tous les services de se mobiliser afin de la trouver et mettre hors d'état de nuire celui (ou ceux) qui l'a volée. Effectivement, tous les services de police qui étaient en permanence se sont mobilisés. Ils n'avaient pas l'intention de perdre le temps. Au contraire, ils voulaient empêcher la voiture d'être conduite hors de la ville. Les investigations se sont intensifiées. Et le chemin qui a été pris par le conducteur de la Mercedes 190 disparue a été localisé: la route secondaire, passant non loin de la prison Sidi Moussa. Les investigations policières ont révélé que la Mercedes 190 volée était suivie par une Fiat Uno. Aussitôt, les enquêteurs de la PJ se sont lancés à la recherche des deux voitures. Et ils les ont localisées sur la route secondaire donnant sur la région d'Ouled Hamdane. Une course-poursuite a été engagée. Les limiers étaient certains qu'ils allaient arrêter les voyous. Et les lascars étaient sûrs qu'ils allaient se sauver pour ne pas tomber dans les filets de la police. Qui allait gagner le pari ? Armés de leur expérience et de leur patience, les limiers n'ont pas baissé les bras surtout que les chauffeurs de la Mercedes 190 et de la Fiat Uno semblaient être des professionnels du volant. Une dizaine de kilomètres plus loin, ils sont arrivés à les encercler. Ce sont trois jeunes hommes et deux jeunes femmes. Si celles-ci ont baissé les bras et ont obtempéré aux détectives, les trois jeunes hommes ont manifesté une résistance redoutable. Ils ont même menacé les limiers avec des sabres et des couteaux. Seulement, les policiers ont brandi leurs armes à feu, mais sans tirer la moindre balle. Et ils les ont immobilisés enfin pour les conduire au commissariat de police et les soumettre aux interrogatoires. Les trois suspects ont avoué être des voleurs de voitures et qu'ils ont commis plus d'une dizaine d'opérations à Casablanca, El Jadida, Settat et dans d'autres villes marocaines.