Goldman Sachs a indiqué que de nouvelles perturbations dans la région pourraient provoquer d'importantes pénuries de pétrole, ce qui exigerait de rationner la demande. De grandes banques ont estimé, jeudi, que l'Opep devait agir d'urgence pour enrayer la flambée des cours du pétrole qui pourrait devenir incontrôlable et pénaliser la croissance mondiale si les troubles en Libye se propagent à d'autres grands producteurs pétroliers. Goldman Sachs a indiqué que de nouvelles perturbations dans la région pourraient provoquer d'importantes pénuries de pétrole, ce qui exigerait de rationner la demande. «Le marché ne peut pas supporter de nouvelles perturbations, selon nous, avec les problèmes en Libye qui absorbent potentiellement la moitié des capacités en réserve de l'Opep», peut-on lire dans une note de recherche. «Cela rend beaucoup plus important qu'il y a quelques jours le risque lié à une contagion, de nouvelles perturbations pouvant désormais provoquer de graves pénuries sur les marchés pétroliers mondiaux, ce qui exigerait un rationnement significatif de la demande», ajoute la banque. «Bien que nous considérions toujours l'éventualité d'une contagion aux grands producteurs de pétrole du Golfe comme relativement faible, les enjeux liés à une contagion sont dorénavant bien plus élevés, ce qui implique plus de risques de révision à la hausse de nos prévisions de prix.» Goldman Sachs précise toutefois que le niveau très élevé des stocks mondiaux peut supporter un arrêt total des approvisionnements libyens pendant environ une centaine de jours et que les réserves de l'Opep peuvent facilement compenser si besoin. De son côté, Deutsche Bank indique qu'un prix du baril au-delà de 120 dollars constituerait un point d'inflexion pour la croissance économique mondiale. «Il est certain qu'il (le pétrole) se rapproche d'un niveau considéré par nos collègues comme une menace de poids pour la croissance mondiale», écrit la banque dans une note. «Un baril à 120 dollars est le niveau à partir duquel la part du pétrole dans le PIB mondial franchit les 5,5%, ce qui est historiquement une situation où la croissance mondiale tend à subir des pressions», précise Deutsche Bank. BNP Paribas a, quant à elle, souligné qu'elle prévoyait un prix moyen du baril de Brent de 117 dollars au deuxième trimestre et de 105 dollars pour le brut léger américain. BNP ajoute que toute hausse de la production de l'Opep ou ponction des stocks stratégiques de l'Agence internationale de l'énergie prendrait du temps à se répercuter sur le marché. «Le marché pense que, vu leur ampleur, les manifestations populaires risquent de s'étendre aux pays voisins tels que l'Algérie, et certains parient sur l'Arabie Saoudite tôt ou tard, pays qui concentra l'essentiel des capacités de production inemployées de l'Opep», écrit Harry Tchilinguirian pour BNP Paribas.