Avec 32 milliards de dirhams à la Caisse de compensation, les produits subventionnés devront, ainsi, rester à l'abri du renchérissement des prix à l'échelle internationale. Le gouvernement est déterminé à préserver le pouvoir d'achat des citoyens. Le Premier ministre Abbas El Fassi a affirmé, mardi 15 février, que l'Exécutif a décidé d'injecter 15 milliards DH supplémentaires à la Caisse de compensation. Cette enveloppe budgétaire s'ajoutera, ainsi, aux 17 milliards DH prévus par la loi de Finances 2011. «Les nouveaux fonds ont été injectés à la Caisse suite à la hausse des prix de certains produits de première nécessité sur le marché international», a noté M. El Fassi. Et d'ajouter que cette démarche vise à «palier toute autre hausse ou atteinte au pouvoir d'achat du citoyen». Le Premier ministre tient, ainsi, à rassurer les citoyens en ce qui concerne l'action du gouvernement pour la stabilité des prix, malgré la conjoncture mondiale difficile. Cette annonce fait suite à la déclaration de Khalid Naciri, ministre de la Communication, porte-parole du gouvernement , qui avait affirmé que le gouvernement est déterminé à préserver le pouvoir d'achat des citoyens malgré la situation économique mondiale difficile, lors d'un point de presse tenu à l'issue du Conseil de gouvernement mardi 25 janvier dernier. Il avait annoncé que le gouvernement est en train de réfléchir sur la meilleure façon de rationaliser l'intervention de la Caisse de compensation, faisant savoir que le principe du maintien de la compensation est de mise. Avec 32 milliards de dirhams à la Caisse, les produits subventionnés devront, ainsi, rester à l'abri du renchérissement des prix à l'échelle internationale. «Nous traversons une zone de turbulences économiques et financières internationales particulièrement éprouvantes, mais nous sommes décidés à faire tout ce qui est nécessaire pour préserver le pouvoir d'achat des citoyens», avait assuré M. Naciri. Dans le cadre de la loi de Finances 2011, le gouvernement a décidé de consacrer 17 milliards de dirhams à la subvention des prix à travers la Caisse de compensation. Mais, pour la nécessité de préserver les prix moyens afin qu'ils demeurent à la portée des citoyens et de leur pouvoir d'achat, le montant a été presque doublé. Faut-il le rappeler, actuellement, le pétrole et ses dérivés, le gaz butane, le sucre, l'huile, la farine et le blé, tous des produits subventionés par l'Etat, connaissent une véritable explosion à l'échelle internationale. S'agissant des autres produits soumis à la loi de l'offre et de la demande, le gouvernement contrôle les prix afin d'éviter toute spéculation ou toute hausse intempestive et injustifiée et veille à la préservation du pouvoir d'achat des citoyens. Par ailleurs, lors d'une rencontre, lundi 15 février, à Rabat, avec les partis politiques, M. El Fassi a indiqué avoir informé les dirigeants des partis politiques que tous les départements ministériels se sont mobilisés pour satisfaire les doléances des diplômés chômeurs en matière d'emploi, notant que l'effort qui sera déployé par le gouvernement dans ce domaine portera sur un nombre qui dépasse ce qui a été réalisé au cours des années 2008, 2009 et 2010. Le Premier ministre a ajouté avoir informé les participants de la tenue d'une réunion élargie pour la prise des mesures nécessaires en vue de l'élargissement de la couverture médicale avant la fin de cette année, et ce en application des Hautes instructions royales. En ce qui concerne le Dialogue social avec les centrales syndicales les plus représentatives, M. El Fassi a indiqué avoir insisté sur la détermination du gouvernement à poursuivre ce dialogue dans un climat de confiance et de respect mutuel. Il a ajouté qu'une Commission ministérielle se penche actuellement sur les doléances des centrales syndicales et œuvre inlassablement avant la prochaine réunion avec ces syndicats à apporter des solutions aux points inscrits à l'ordre du jour de cette rencontre. Le Premier ministre a fait, par ailleurs, un exposé sur certaines questions sociales en suspens, soulignant avoir informé les participants de la décision des syndicats représentant les greffiers de suspendre la grève, et que le gouvernement respectera l'accord signé avec eux. Une feuille de route pour les réformes politiques Les dirigeants des partis politiques représentés au Parlement ont mis l'accent, lors d'une rencontre, lundi, avec le Premier ministre, sur la nécessité de la mise en place d'une feuille de route pour les réformes politiques que le gouvernement est appelé à entreprendre à près d'un an des élections législatives. M. El Fassi a affirmé, dans ce sens, que les chefs des partis du PAM, PJD, RNI, PPS, MP, UC, FFD et USFP ont été unanimes à souligner la nécessité de poursuivre la mobilisation totale pour mettre en œuvre les réformes politiques lancées par le gouvernement et préparer une nouvelle génération de réformes. L'accent a été mis, dans ce cadre, selon la même source, sur la nécessité de soutenir le pouvoir judiciaire en vue de garantir l'indépendance de la justice, de réhabiliter le pouvoir législatif pour remédier au phénomène de la désaffection lors des prochaines échéances et la promotion du respect mutuel entre le législatif et l'exécutif. M. El Fassi a ajouté avoir informé les dirigeants de ces partis que «le ministre de l'Intérieur va convoquer dans les prochaines semaines les formations politiques, pour une première réunion portant sur la préparation des projets de lois électorales». Le Premier ministre a indiqué, aussi, avoir insisté que SM le Roi Mohammed VI sera le «garant de l'honnêteté et de la transparence de ces élections». Contactés par ALM, les dirigeants des partis politiques, ayant participé à la réunion avec M. El Fassi, affirment qu'un consensus s'est dégagé lors de cette rencontre sur la nécessité d'entreprendre dans l'immédiat une nouvelle vague de réformes. «Ce qui nous semble important actuellement c'est de définir un agenda pour les réformes qui doivent avoir lieu», souligne Abdelilah Benkirane, secrétaire général du Parti de la justice et du développement. A préciser que le Premier ministre a indiqué, suite à cette réunion, que les chefs des partis politiques ont réaffirmé leur disposition et leur mobilisation à entreprendre des actions aux niveaux national et international pour la défense de l'intégrité territoriale du Royaume et faire face aux manœuvres ourdies par les ennemis du Maroc.