Les cours de certains produits de première nécessité ont connu une hausse considérable sur les marchés internationaux. Cette flambée des prix a touché des produits tels que le sucre, le pétrole, le gaz et les céréales. Comme on le sait, l'Etat subventionne le prix à la consommation du sucre, du carburant, du gaz butane et de la farine de blé dur. Mais, en dépit de ce surenchérissement des prix de ces matières importées, le gouvernement a décidé de ne pas les répercuter au niveau national. La Caisse de Compensation continuera à supporter une grande part des prix de ces produits. Cette décision n'a aucun lien avec les événements de Tunisie et n'a été dictée par aucune considération autre que celle consistant à protéger le pouvoir d'achat des consommateurs. Le gouvernement est conscient de l'impact qu'aurait pu avoir une hausse des prix des produits subventionnés sur le pouvoir d'achat des citoyens. Le gouvernement a annoncé que les prix des produits subventionnés « n'ont subi et ne subiront aucune hausse, en dépit de la flambée des prix sur les marchés internationaux ». Le communiqué du ministère chargé des Affaires économiques et générales précise, d'ailleurs, que « le maintien à leur niveau des prix desdits produits s'inscrit dans le cadre de la politique menée par le gouvernement pour préserver le pouvoir d'achat des citoyens ». D'ailleurs, depuis la nomination de Abbas El Fassi en tant que Premier ministre, le gouvernement s'est engagé à renforcer le rôle de la Caisse de Compensation et à la doter d'une enveloppe budgétaire qui lui permet de maintenir les prix à leur niveau, nonobstant les hausses considérables des cours mondiaux. On constate ainsi, à fin octobre 2010, que les dépenses de compensation ont dépassé les 23 milliards de dirhams et qu'à la même période, la facture pétrolière a augmenté de 53 %. Cette augmentation, par exemple, n'a pas été répercutée sur le prix du carburant à la pompe. D'un autre côté, les prix du blé sur le marché international ont augmenté de 86 % et ceux du sucre de 42 %. Ces augmentations auraient dû être normalement répercutées sur les prix de vente à la consommation pour alléger les charges de la Caisse de Compensation, mais le gouvernement, soucieux de protéger le consommateur, a fait des efforts considérables au niveau de l'enveloppe budgétaire consacrée à la Caisse de Compensation pour maintenir les prix à leur niveau. Il ne s'agit pas donc de décisions prises pour des considérations conjoncturelles, mais d'une volonté politique de rester à l'écoute des doléances des couches démunies et de la classe moyenne dont les revenus ne leur permettent guère de supporter les hausses des prix des produits de base. Il importe toutefois de procéder à une réforme globale de la Caisse de Compensation pour que la subvention profite uniquement à ceux qui ont besoin de soutien des prix à la consommation.