Les limonadiers profitent désormais d'une baisse de 50% de la taxe sur le sucre. À travers cette décision, le gouvernement veut éviter une hausse du prix des boissons gazeuses. Rétablir l'équité entre limonadiers et industriels de la biscuiterie, de la confiserie et de la chocolaterie. C'est l'objectif escompté par le gouvernement en décidant de réviser à la baisse la taxe sur le sucre au profit des premiers. De 2.000 dirhams pour chaque tonne de sucre, le montant de la taxe a été divisé par deux pour passer finalement à 1.000 dirhams. Cette décision a été prise lors de la réunion du conseil d'administration de la Caisse de compensation, jeudi 16 juillet, sous la présidence de Nizar Baraka, ministre délégué chargé des Affaires économiques et générales. Elle fait suite aussi à la baisse des prix que les limonadiers ont opéré, en 2007 et en 2008, pour certaines marques et contenances surtout pour les bouteilles de 2 litres et les petites bouteilles. «La décision prise récemment par l'Etat, décision signée par trois ministres de la coalition gouvernementale, s'inscrit dans une logique d'équité entre les secteurs d'activité, de maintien de l'emploi de crise économique internationale», explique une source proche du dossier. «Cette décision permettra également d'éviter la hausse du prix des boissons gazeuses et, de ce fait, de ne pas sanctionner le pouvoir d'achat des citoyens», ajoute-t-elle. En effet, les limonadiers ont subi deux hausses successives des prix du sucre granulé sur le marché national. Une flambée des prix qui fait suite à l'augmentation des frais d'approche des raffineries du sucre et des prix des cultures sucrières notamment la betterave. «La répercussion de ces augmentations sur les prix d'achat tourne autour à 700 Dh/TTC qui devait normalement et automatiquement être défalquée de la subvention forfaitaire», indique-t-on. Les limonadiers ont également subi une hausse importante des prix des intrants due à l'augmentation des prix des différentes matières premières à l'échelle internationale et leur répercussion sur les prix des produits finis importés tels que le bouchon et les préformes. Quel sera donc l'impact de cette réduction de la taxe ? «L'impact de la réduction de cette taxe ne dépassera pas 70 millions de dirhams. L'impact de cette décision est donc très minime, comparé aux 35 milliards DH déboursés en 2008. En tout cas, grossir l'importance de cette décision, c'est un peu comme on dit une tempête dans un verre d'eau. Ceci risque par ailleurs d'éclipser l'essentiel à savoir aller vers l'essentiel de la réforme de la compensation notamment l'amélioration du ciblage et de créer des filets de sécurité sociaux pour soutenir le pouvoir des citoyens et de la population démunie», répond une source bien informée. Une baisse de la taxe qui annonce une réforme en profondeur du système de subvention avec un meilleur ciblage. Caisse de compensation : Un budget en hausse de 72 % en 2008 En 2008, le budget de la Caisse de compensation a connu une hausse de 72 % par rapport à 2007. Il a ainsi atteint près de 33,5 milliards de dirhams. Cette hausse est due à la subvention des produits pétroliers, du gaz butane, du sucre, ainsi qu'au règlement de tous les arriérés de la Caisse, qui s'élèvent à 6 milliards de dirhams. Le renforcement du budget de la Caisse en 2008 s'explique par la flambée sans précédent des cours des produits énergétiques sur les marchés internationaux et l'augmentation de la demande sur les produits subventionnés, notamment le sucre (+2 %) et les produits pétroliers et le gaz butane (+5 %).