Le philosophe et anthropo-sociologue français Edgar Morin a animé une rencontre inaugurale, vendredi 11 février, au Salon international du livre qui se tient jusqu'au 20 février à Casablanca. C'est à la salle Mohamed Abed Al-Jabri que le philosophe et le sociologue français Edgar Morin a animé une rencontre inaugurale, vendredi 11 février 2011 à l'occasion de la 17ème édition du Salon international du livre de Casablanca (SIEL). Cette rencontre a connu la présence de Bensalem Himmich, ministre de la Culture et plusieurs personnalités du monde de la culture Dans ce cadre, le grand penseur Edgar Morin a abordé le concept de l'intellectuel, ainsi que la mondialisation. Dans son intervention, M. Morin a souligné que «l'intellectuel peut être un écrivain, romancier, poète, parfois scientifique. Il s'agit d'une personne qui à un moment donné doit être engagée dans les problèmes fondamentaux de la politique, de la société et de la morale sur la place publique». M. Morin a cité plusieurs exemples de penseurs qui ont manifesté leur engagement contre l'injustice et l'intolérance tels Voltaire, Jean-Paul Sartre, Albert Camus et autres. « Le philosophe doit s'intéresser au monde et aux problèmes fondamentaux. Emile-Zola était un romancier, il travaillait dans un journal pour dénier les dirigeants de justice». Selon ce grand penseur «l'intellectuel joue un rôle irremplaçable dans la société. Il doit s'intéresser aux grands problèmes de la société dans laquelle il vit en affrontant et en dépassant toutes les complications». Par ailleurs, M.Morin a évoqué lors de cette rencontre le concept de la mondialisation. Selon lui, «la mondialisation est un processus qui a débuté au 15ème siècle avec la conquête des Amériques. La globalisation a commencé en 1989 avec l'effondrement des économies dites socialistes, l'universalisation du marché et du capitalisme, la constitution d'un réseau de télécommunications immédiates sur tout le globe tels le fax, téléphone portable et Internet. Cette globalisation opère une unification techno-économique occidentalisante sur la planète en croissance rapide». Selon ce sociologue, il existe un autre processus, celui de la globalisation. «La société nécessite un territoire comportant de permanentes et innombrables intercommunications, ce qui est arrivé a la planète; elle nécessite sa propre économie, ce qui est la cas de l'économie mondialisée; mais il lui manque le contrôle de l'économie ; il lui manque les autorités légitimes dotées de pouvoirs de décision». Dans le même cadre du SIEL, Fréderic Mitterrand, ministre français de la Culture et de la Communication, a animé en compagnie de M. Himmich, une autre conférence-débat, samedi 12 février 2011, sur «La culture et les nouvelles technologies de l'information». Le ministre français a, à cette occasion, relevé la diversité et la richesse des ouvrages des auteurs marocains exposés au SIEL. Il a également précisé que sa visite lui a permis de découvrir des éditeurs et écrivains marocains. Abordant la question de la culture, M. Mitterrand a mis l'accent sur le rôle qu'elle peut jouer en faveur du développement.