Les Etats-Unis ont, depuis le 2 août dernier, suspendu l'application des deux programmes qui permettaient à certains passagers d'effectuer une escale aux Etats-Unis sans visa. Même pour un transit, un visa est dorénavant nécessaire. Fouler le sol américain, ne serait-ce que dans le cadre d'un transit vers un pays tiers, requiert désormais, et de façon obligatoire, un visa. Un visa non de transit mais un visa tout court, avec une taxe non-remboursable de 100 dollars et une demande qui doit être formulée plusieurs semaines à l'avance. Le ministère américain de la sécurité intérieure et le département d'Etat ont suspendu, depuis le 2 août dernier l'application des deux programmes, Transit Without Visa (TWOC) et International to International (ITI) qui permettaient à certains passagers d'effectuer une escale aux Etats-Unis sans visa. Un durcissement qui vient s'ajouter à bien d'autres mesures et qui s'inscrit, d'après Roberto Powers, consul général des Etats-Unis à Casablanca, dans le cadre d'une politique visant à sécuriser les aéroports et le territoire américain contre toute menace terroriste. «Depuis le 11 septembre, nous nous sommes vus obliger d'installer des dispositifs de sécurité pour protéger à la fois les citoyens américains et leurs intérêts et les ressortissants étrangers vivant dans notre pays», a-t-il expliqué lors d'un point de presse organisé le jeudi dernier à Casablanca. Et d'ajouter que «Notre but n'est pas de fermer la porte à ceux qui souhaitent se rendre aux USA, mais de maintenir la sécurité de nos frontières. Trouver un juste équilibre n'est pas facile». Cette procédure affecte les passagers à l'arrivée comme au départ des Etats-Unis et qui effectuent une escale à l'intérieur du pays. Les ressortissants des 27 pays bénéficiaires du programme d'exemption de visa ne sont pas concernés par cette procédure mais ils doivent, à partir du premier octobre 2003, fournir un passeport à lecture optique. Reconnaissant le caractère contraignant de cette décision, M. Powers a déclaré que des mesures parallèles visant à réduire les inconvénients qu'elle pourrait engendrer sont mises en place. Il est prévu dans ce sens que les programmes concernés seraient rétablis dès que des mesures supplémentaires de sécurité auront été trouvées. S'agissant des changements survenus dans la politique d'immigration américaine depuis le 11 septembre, et en réponse à une question posée par ALM, le consul général des Etats-Unis au Maroc a déclaré qu'un programme d'immatriculation de ressortissants de certains pays a d'ores et déjà été entamé. Plus de 55.000 étrangers ont été immatriculés. A partir de 2005, tous les voyageurs seront insérés dans une data-base. M. Powers a tenu à préciser que ces mesures ne visent aucune nationalité en particulier. Tous les pays y seront soumis. «Certains dispositifs sont même appliqués aux citoyens américains», a-t-il ajouté. Quant à la célèbre «lotterie», (Diversity Visa Lottery), à travers laquelle quelques 55.000 Green Card sont octroyés aux candidats de par le monde, annuellement et par tirage au sort, elle sera maintenue. Cette année, elle a bénéficié à 5069 marocains. Un chiffre qui place le Maroc, pays avec lequel les Etats-Unis «entretiennent de bons rapports», dans la 6ème position des pays dont la population tire le plus de profit de cette opération. «L'existence et le maintien de ce programme témoignent de la place que réservent les Etats-Unis à sa tradition de pays d'accueil», illustre le responsable américain. Concernant l'octroi de visas, une baisse notable a été observée cette année. Cela est dû en partie au renforcement des mesures relatives à leur obtention, mais aussi à la baisse de 25% des demandes. Non que l'intérêt pour les USA ait diminué, mais parce que la politique prônée par les services consulaires vise à accorder des visas avec une durée maximale de validité de ces visas. 99% des visas accordés actuellement sont valides pendant 10 ans. C'est donc quitte ou double. Avis aux intéressés.