Onze mois après avoir kidnappé et violé une jeune fille à Sidi Bennour, un père de famille, repris de justice pour complicité de meurtre, vient d'être arrêté par la police judiciaire. Nous sommes à Sidi Bennour. Par hasard, un indicateur a croisé Mohamed , cet après-midi du samedi 20 novembre . Il l'a dévisagé pour s'assurer qu'il s'agit bel et bien de lui. Oui, c'est lui, Mohamed, qui faisait l'objet de deux notes de recherche. La première note a été diffusée à l'échelle provinciale dans le district de Sidi Bennour et la seconde a été publiée par la direction de la police judiciaire près la DGSN à Rabat. L'indicateur qui a composé le numéro de téléphone portable d' un élément de la PJ de Sidi Bennour a suivi les pas de Mohamed. Il s'est collé à lui tout en repérant les lieux où il se trouvait. Pas moins d'une demi-heure, quatre éléments de la brigade de la police judiciaire de Sidi Bennour l'ont arrêté. Ils l'ont menotté et l'ont conduit, à bord d'une estafette, au commissariat afin qu'il soit soumis aux interrogatoires. Le parquet général près la Cour d'appel à El Jadida, qui a été avisé de l'arrestation de Mohamed, a donné ses instructions pour le mettre en garde à vue afin de tirer toute l'affaire au clair. D'abord, qu'est-ce qu'ils lui reprochaient ? En effet, on l'accusait d'avoir violé une jeune fille et de lui avoir subtilisé une somme d'argent et un téléphone portable. C'est pourquoi les enquêteurs ont convoqué, aussitôt, la victime. Celle-ci a favorablement répondu à la convocation. Elle est arrivée au bureau du chef de la brigade qui a demandé à ses limiers d'amener Mohamed devant la jeune fille. Dès que celle-ci l'a vu, elle s'est évanouie. Quand elle a repris conscience, elle a affirmé qu'il s'agit bel et bien de son violeur. Quinquagénaire et père d'une fillette, Mohamed s'est mis à table. Il a indiqué être le violeur de la jeune fille. Quand ? Et comment ? C'était le soir du mercredi 23 décembre 2009. Mohamed était sous l'effet de l'alcool quand il empruntait le chemin à destination de chez lui au douar El Karia. Tout d'un coup, il a remarqué une jeune fille qui demandait à une femme du douar de lui indiquer une adresse. Une fois la femme du douar partie, Mohamed a rejoint la jeune fille. Il lui a proposé de la conduire à l'adresse recherchée. La jeune fille a accepté. Ils marchaient ensemble sans partager la moindre parole. Remarquant qu'il n'y a plus de passants ni de lumière, Mohamed a poussé la jeune fille. Elle est tombée par terre. Rapidement, il lui a enlevé le foulard qu'elle portait autour de son cou pour lui obstruer la bouche. Puis, il lui a donné plusieurs coups de poing. Et enfin, il l'a obligée à lui céder. Quand il a terminé, il l'a obligée à l'accompagner chez lui au douar. À mi-chemin, il lui a pris un sac en plastique qu'elle portait sur elle. En le fouillant, il a mis la main sur son porte-monnaie. Il l'a ouvert pour subtiliser une somme de mille dirhams. Il lui a également dérobé son téléphone portable. En arrivant au seuil de son domicile, il s'est apprêté à mettre la main dans la poche pour prendre la clé avec laquelle il devait ouvrir la porte. Seulement, la jeune fille a profité de son inattention et elle est arrivée à se sauver à toutes jambes. Le lendemain matin, quand il a appris que la victime a déposé plainte contre lui, il a emballé ses bagages et a regagné Rabat. Il y a passé onze mois avant de retourner chez sa famille à Sidi Bennour.