Ils sont deux cousins qui picolaient dans un coin d'un boulevard de Sidi Bennour, quand l'un a découvert la disparition de ses quatre cents dirhams. Accusant son cousin de les avoir dérobés, il a fini par le tuer. Nous sommes à Sidi Bennour, dans la province d'El Jadida. Le policier qui se chargeait, cette nuit du mois de septembre, de la salle de trafic au commissariat régional de police a reçu un appel téléphonique. Qui est à l'appareil ? «Un homme vient d'être tué», lui a répondu à haute voix un interlocuteur qui semble être un jeune homme. Où ? L'interlocuteur a affirmé au policier que l'homme a été tué au boulevard du Prince Moulay Rachid, non loin du siège de la conservation foncière. À bord d'un fourgon, les éléments de la police judiciaire sont arrivés sur les lieux. Aussitôt, ils ont entamé les premiers éléments du constat d'usage. D'abord, ils ont constaté que la victime, qui était étendue par terre, gisant dans une mare de sang, était encore en vie. Raison pour laquelle, le chef de la brigade a alerté les éléments de la protection civile. Avant leur arrivée, le chef de la brigade criminelle et ses limiers ont continué le constat d'usage. À ce moment-là, ils ont remarqué qu'il présentait une grave blessure au niveau de sa tête. Ils ont remarqué également qu'il avait bu. L'odeur provenant de sa bouche le prouvait. Qui est-il ? Les badauds qui s'attroupaient autour de la scène du crime le connaissaient. Il n'était pas un étranger au quartier bien qu'il ne soit pas originaire de Sidi Bennour, mais de la ville de Safi. Il s'agit de Mohamed, âgé de quarante-cinq ans, père de famille. Entre-temps, les éléments de la protection civile sont arrivés. Puisque son état de santé semblait être très grave, ils ne l'ont pas transporté vers l'hôpital régional de Sidi Bennour, mais ils l'ont évacué vers les urgences de l'hôpital Mohammed V à El Jadida. Il devait être opéré pour être sauvé . Qui l'a frappé à la tête ? Et pourquoi ? En fait, les éléments de la police judiciaire ont diligenté une enquête pour répondre à ces interrogations et mettre l'auteur de l'agression hors d'état de nuire. Mais qui est-il ? En attendant de l'identifier, les enquêteurs étaient en contact permanent avec l'hôpital afin d'être au courant de l'état de santé de Mohamed. Son état était jugé critique par les médecins. Ils déployaient tous leurs efforts pour lui sauver la vie. Malheureusement, deux jours plus tard, le destin était plus fort que leurs efforts, puisque Mohamed a rendu l'âme suite à une hémorragie interne. Désormais, l'affaire n'est plus qu'un délit de coups et blessures, mais un crime de coups et blessures ayant entraîné la mort. Qui l'a commis ? Le même jour de la mort de Mohamed, un jeune homme est venu frapper à la porte du commissariat de police. Il avait l'intention de répondre à cette question. «Je suis le cousin de Mohamed», s'est-il présenté au chef de la brigade qui se chargeait de l'affaire. Ce jeune célibataire a avoué être le meurtrier de Mohamed. C'était un après-midi quand ils se sont mis d'accord pour acheter quelques « trois-quarts » de vin rouge. Ils ont commencé à s'enivrer. Tout d'un coup, le mis en cause s'est rendu compte de la disparition d'une somme de quatre cents dirhams de la poche de sa veste. Qui l'a subtilisée? Il a aussitôt mis l'index sur Mohamed. Un comportement que celui-ci a nié. Malheureusement, le mis en cause n'a pas cru à ses paroles et lui a demandé de lui remettre son argent. À ce moment, Mohamed s'est apprêté à partir. Cependant, son cousin l'a surpris par plusieurs coups de tessons d'une bouteille au niveau de sa tête. Le mis en cause a été traduit devant la Cour d'appel d'El Jadida pour coups et blessures ayant entraîné la mort sans l'intention de la donner.