L'OPALS tire la sonnette d'alarme sur le sida au Maroc. A fin septembre 2010, le Maroc comptait 5.319 cas cumulés. 25% de femmes ont été contaminées par leur mari. Le sida continue de se propager dans des proportions alarmantes au Maroc.A fin septembre 2010, le Maroc comptait 5.319 cas cumulés et 25% de femmes ont été contaminées par leur mari. C'est ce qu'a indiqué le Dr Nadia Bezad, présidente de l'Organisation panafricaine de lutte contre le sida (OPALS) lors d'une rencontre qui s'est tenue vendredi 26 novembre à Casablanca. Cette manifestation sous le thème «Light for Rights» (Lumière pour les droits) a été initiée à l'occasion de la Journée mondiale de lutte contre le sida. Les femmes continuent d'être les principales victimes. Le sida touche 62% de femmes âgées entre 15 et 24 ans et 55% entre 25 et 34 ans. A noter que les relations hétérosexuelles constituent le principal mode de transmission (87% entre 2005 et 2009 contre 24% entre 1986 et 1990). «La prévalence du sida chez les prostituées est de 2,4% et 3% des cas sont des enfants âgés de moins de 15 ans», a souligné le Dr Bezad avant d'ajouter que «57% des cas sont concentrés dans trois régions : Sous-Massa-Draâ (24%), Marrakech-Tensift-Al Haouz ( 21%) et le Grand Casablanca (12%)». Lors de cette manifestation, il a été procédé à la projection d'un court-métrage choquant sur le sida réalisé par Mohamed Atifi. S'agissant des infections sexuellement transmissibles (IST), plus de 350.000 nouveaux cas sont notifiés chaque année et ce depuis 2001. La tranche d'âge la plus touchée se situe entre 20 et 40 ans (65% des cas). A noter qu'il existe un rapport étroit entre les IST et le sida. Cette interaction s'explique par le fait que les IST sont un facteur de risque de transmission du VIH. Les IST ulcératives et non ulcératives facilitent la transmission du VIH 2 à 5 fois. Pour faire face à ce fléau, le ministère de la Santé a lancé le plan stratégique national de lutte contre le sida pour la période 2007-2011. Ces objectifs consistent à couvrir un million de personnes appartenant aux populations les plus exposées aux risques d'infection, à garantir l'accès au conseil et au dépistage du VIH, assurer des soins de qualité et l'accès gratuit aux traitements anti-viraux. De son côté, l'OPALS a initié plusieurs programmes de prévention au profit des groupes les plus exposés aux risques d'infection au VIH (jeunes, femmes, migrants, femmes réfugiées, travailleuses de sexe). Cette rencontre a aussi été l'occasion de présenter le nouveau rapport de l'ONUSIDA publié le 23 novembre 2010. Kamal Alaoui de l'ONUSIDA Maroc a exposé les données de ce rapport qui fait état à fin 2009 de 33,3 millions de personnes vivant avec le VIH dans le monde. L'ONUSIDA estime à 2,6 millions le nombre de personnes nouvellement infectées par le VIH, contre 3,1 millions en 1999. Près de 16 milliards de dollars ont été mis, en 2009, à la disposition de la riposte contre le sida dans le monde soit 10 milliards de moins que le montant considéré comme nécessaire pour l'année 2010. De 2001 à 2009, le nombre de nouvelles infections à VIH s'est stabilisé ou réduit de plus de 25% dans 56 pays dont 34 pays d'Afrique subsaharienne. Parmi les cinq pays affectés par les plus grandes épidémies de la région, quatre (Ethiopie, Afrique du Sud, Zambie et Zimbabwe) ont réussi à faire baisser de plus de 25% le nombre de nouvelles infections au VIH. L'Afrique subsaharienne reste la région la plus affectée par l'épidémie (69% de l'ensemble des nouvelles infections). Le rapport indique que dans 59 pays, moins de 25% des hommes ont déclaré avoir eu plusieurs partenaires au cours des 12 derniers mois. La disponibilité et l'utilisation du préservatif ont augmenté de manière significative. Dans 69 pays, plus de 60% des professionnelles du sexe ont déclaré avoir utilisé un préservatif avec leur dernier client.