Sous l'effet de l'alcool et du haschich, Saïd avait l'intention d'avoir des rapports sexuels avec la même prostituée. Seulement, Hamid a refusé. Aussitôt une rixe a eu lieu entre les deux amis. Résultat : l'un a tué l'autre. Sans alcool, haschich et prostituées, Hamid ne serait pas au box des accusés. Il serait, sans aucun doute, à son emploi, en train de gagner honnêtement sa vie. Malheureusement, le voilà, au box des accusés dans la salle d'audience de la chambre criminelle près la Cour d'appel d'El Jadida. À son trente et unième printemps, il s'est jeté dans le gouffre des interrogatoires policiers et de la prison. En fait, il venait de décrocher un emploi après deux ans de chômage. Etant donné que son cursus scolaire s'est arrêté au collège, il a poursuivi ses études dans un centre de formation professionnelle. Bref, il est devenu électricien. Certes, il a été recruté par une société de Casablanca. Mais, quand elle a fait faillite, il est retourné à sa ville natale, El Jadida. Il a commencé à bricoler pour gagner sa vie et subvenir aux besoins de sa famille. En fait, il était un jeune homme qui jouissait d'une bonne réputation. Cette période instable a duré plus de deux ans. Il était presque au chômage. Enfin, il a été recruté par une société. Vraiment, il était plein de joie puisqu'il a décroché un emploi stable qui lui permet cette fois-ci de réaliser ses rêves. L'un de ses principaux rêves était le mariage. Certes, depuis quelques mois, il est tombé amoureux d'une jeune fille. Il l'a demandée en mariage et il ne leur restait que quelques mois pour convoler en justes noces. Seulement, Hamid n'hésitait pas à profiter de temps en temps de sa jeunesse. Il fumait de temps en temps quelques joints, s'enivrait et parfois, il partageait le même lit avec une jeune prostituée. Des moments qui vont lui coûter cher. Comment ? «C'était un samedi quand j'ai décidé, moi et mon ami Saïd, d'acheter des boissons alcoolisées. Nous voulions se distraire, M. le président, après une semaine de travail. C'est Saïd qui m'a encouragé à chercher une prostituée. Lui, il a téléphoné à sa maîtresse. Il avait l'intention de passer la nuit avec elle. Seulement, vers 23 h, elle lui a téléphoné pour lui annoncer qu'elle ne pouvait pas le rejoindre car sa mère était malade», a affirmé Hamid au président de la Cour. Chez Saïd, Hamid était déjà en compagnie de la prostituée qu'il avait rencontrée dans la rue. Ils rigolaient et plaisantaient. «Mais, à un moment donné, Saïd a commencé à mettre sa main sur le corps de la fille. Il la touchait. Je lui ai demandé de la laisser tranquille. Il m'a répondu qu'elle n'est qu'une prostituée, qui appartient à tout le monde», a-t-il précisé. Hamid lui a expliqué qu'ils ne pouvaient pas coucher tous les deux avec elle. Sous l'effet de l'alcool et du haschich, Saïd a perdu tout contrôle. Il ne pensait qu'à ses désirs bestiaux. Hamid a commencé à s'énerver. Il a poussé violemment Saïd. Celui-ci a perdu son équilibre et s'est renversé par terre. Difficilement, il s'est relevé. En titubant, il est allé à la cuisine et a saisi un couteau. Il est retourné au salon où Hamid était en compagnie de la prostituée. Il a tenté de le poignarder. Seulement, Hamid était plus rapide que lui, il lui a arraché le couteau et l'a planté au niveau de son cœur. Aussitôt, il a rendu l'âme. En conséquence, Hamid a écopé de dix ans de réclusion criminelle pour coups et blessures ayant entraîné la mort sans l'intention de la donner. Et la prostituée a été condamnée à trois mois de prison ferme pour débauche.