Taïeb Fassi Fihri, ministre des Affaires étrangères et de la Coopération et son homologue espagnole Trinidad Jimenez ont souligné la nécessité de parvenir à une solution réaliste et négociée à la question du Sahara. Le Maroc et l'Espagne ont réaffirmé, mercredi 3 novembre, leur volonté commune de consolider leurs relations bilatérales, ainsi que leur détermination à renforcer leur coopération et à approfondir leur dialogue permanent et fructueux au service des intérêts communs des deux pays. C'est ce qu'ont affirmé Taïeb Fassi Fihri, ministre des Affaires étrangères et de la Coopération et son homologue espagnole Trinidad Jimenez au terme de leur entretien, mercredi, à Madrid. Il s'agit, en fait, de la première rencontre entre M. Fassi Fihri et Mme Jimenez depuis sa nomination le 20 octobre dernier ministre espagnole des Affaires étrangères à la place de Miguel Angel Moratinos, suite à un remaniement ministériel. Une rencontre qui intervient à quelques mois seulement de la prochaine réunion mixte maroco-espagnole de haut niveau qui aura lieu le printemps prochain. S'exprimant lors d'une conférence de presse à l'issue de cet entretien, les deux ministres ont réitéré la volonté des deux pays de conforter leurs relations dans les différents domaines. La ministre espagnole des Affaires étrangères a mis en exergue «la solidité des relations entre l'Espagne et le Maroc». Elle a fait savoir, dans ce cadre, qu'elle effectuera prochainement une visite au Maroc. «Les relations entre le Maroc et l'Espagne sont de plus en plus profondes et solides dans plusieurs domaines et ce, grâce à la volonté commune des deux pays de les hisser à un niveau supérieur. Les deux pays ont réussi à mettre en place un cadre stable de coopération et de bon voisinage», a dit la chef de la diplomatie espagnole. Mme Jimenez a indiqué que ses entretiens avec son homologue marocain ont porté sur la prochaine réunion maroco-espagnole de haut niveau prévue le printemps prochain, ainsi que sur plusieurs questions d'intérêt commun ayant trait, entre autres, à la coopération culturelle et aux relations avec l'Union européenne (UE). «Cette réunion a été axée sur les moyens à même de renforcer les relations entre les sociétés civiles des deux pays, la situation de la communauté marocaine résidant en Espagne et la coopération bilatérale en matière de lutte contre le terrorisme, le trafic de drogue et l'immigration illégale», a poursuivi Mme Jimenez. M. Fassi Fihri a affirmé, pour sa part, que le Maroc accorde une importance particulière au renforcement du «dialogue et de la coopération avec l'Espagne», se disant convaincu que les gouvernements des deux pays poursuivront, grâce aux liens les unissant, leur action «au bénéfice des intérêts bilatéraux». M. Fassi Fihri a indiqué qu'il a évoqué essentiellement avec son homologue espagnole les possibilités d'approfondissement et d'expansion de la coopération bilatérale dans les différents domaines entre les deux Etats voisins. M. Fassi Fihri a mis en exergue, à ce titre, le dialogue régulier et dense maintenu à plusieurs niveaux entre les deux pays durant les six dernières années et qui «a beaucoup aidé à gérer parfois quelques incidents, mais aussi à réaliser d'importantes initiatives communes au niveau euro-méditerranéen et euro-africain». M. Fassi Fihri a souligné que les deux parties ont évoqué, en outre, la prochaine visite de Mme Jimenez au Maroc et celle attendue du ministre marocain de l'Intérieur, Taib Cherkaoui, en Espagne, ainsi que la prochaine réunion mixte maroco-espagnole de haut niveau prévue le printemps prochain et la conclusion de quelques accords bilatéraux à cette occasion. S'agissant de la question du Sahara, la chef de la diplomatie espagnole et son homologue marocain ont souligné la nécessité de parvenir à «une solution réaliste et négociée» à ce conflit. Mme Jimenez a affirmé, à ce sujet, que la position de son pays vis-à-vis de la question du Sahara «est restée inchangée durant les dernières années», relevant que l'essentiel est de parvenir à un consensus entre les parties à même de favoriser une solution définitive à ce conflit. «L'Espagne a toujours soutenu les résolutions des Nations Unies sur la question du Sahara et continuera d'accompagner les parties pour les aider dans la recherche d'une solution négociée et mutuellement acceptable», a noté Mme Jimenez. M. Fassi Fihri a, quant à lui, mis l'accent sur la nécessité d'accompagner les efforts qui sont menés dans le cadre des Nations Unies et de tenir compte des résolutions pertinentes du Conseil de sécurité de l'ONU pour réaliser «une véritable avancée et parvenir à une solution politique négociée» à la question du Sahara marocain. Le ministre a réitéré la disponibilité du Royaume à s'engager dans des négociations, dans le cadre des Nations Unies, au sujet «d'un accord négocié, réaliste et conforme au droit international». Il a plaidé, à ce titre, pour «une sensibilisation de tous les partenaires de la région pour ne plus laisser cette question comme un facteur de blocage du Maghreb et une entrave à son intégration». Taïeb Fassi Fihri pointe du doigt le traitement biaisé de certains médias espagnols de l'actualité marocaine Taïeb Fassi Fihri, ministre des Affaires étrangères et de la Coopération, a déploré la façon avec laquelle certains médias espagnols traitent tout ce qui se rapporte au Maroc et à son Sahara, préférant «distordre» la réalité et «envenimer» les relations entre les deux pays. Au lieu de se faire l'écho des bonnes relations entre le Maroc et l'Espagne et de contribuer à baisser la tension qui peut surgir, de temps en temps, entre pays voisins, une certaine presse espagnole ne fait que «distordre la réalité du Maroc et du différend régional au sujet du Sahara marocain», a regretté M. Fassi Fihri, mercredi à Madrid. «Le Maroc évolue, se transforme, progresse et adopte des valeurs modernes. Mais c'est un Maroc que certains médias espagnols refusent de voir», s'est indigné M. Fassi Fihri qui s'est interrogé sur cette volonté délibérée de certains médias espagnols de tromper l'opinion publique espagnole. «A force de ne lire que des choses négatives et déformées sur le Maroc et sur le différend régional au sujet du Sahara, l'on est en droit de se poser des questions». Les médias espagnols ne voient «malheureusement rien d'autre que des choses négatives et déformées du Maroc, sans apprécier les changements qui sont en train de se produire dans le Royaume», a-t-il encore dit.