Le rapport EGEP sur l'égalité entre les hommes et les femmes met en relief les écarts qui subsistent entre les lois et la pratique au Maroc. Les femmes continuent d'être victimes de discrimination au niveau de l'emploi, l'éducation, la santé. Les Marocaines continuent à subir de nombreuses discriminations. Malgré l'adoption de nouvelles lois et mesures, la mise en œuvre de la convention sur l'élimination des discriminations à l'égard des femmes se heurte à de nombreux obstacles. Le rapport EGEP «Promouvoir l'égalité entre les hommes et les femmes dans la région Euromed» financé par l'Union européenne dresse un inventaire des efforts en matière de réalisation des droits des femmes et des avancées qui restent à faire. Ce rapport qui analyse la situation du Maroc en 2009-2010 note que d'importants écarts subsistent entre les lois et la pratique. A commencer par l'analphabétisme qui touche davantage les femmes, surtout en milieu rural. Bien que plus instruites, les femmes sont proportionnellement moins présentes sur le marché du travail, le taux de chômage des femmes diplômées est supérieur à celui des hommes. Au niveau de l'accès à l'emploi, l'étude relève que les femmes obtiennent plus difficilement des postes de cadre et de direction. Le développement de leur carrière est entravé par plusieurs obstacles: les responsabilités familiales, le manque d'implication des hommes dans la gestion de l'espace privé et l'absence d'infrastructures sociales de garde. En dépit des avancées légales avec le nouveau code du travail, il existe un décalage entre les textes et le vécu quotidien des femmes salariées. Ce décalage touche principalement les salaires. Si dans le secteur public, on relève des disparités de fonction et de promotion, dans le secteur privé, le décalage de salaire entre les deux sexes est de plus de 25%. Concernant la santé reproductive, d'importants efforts doivent être réalisés. Le rapport en reprenant les statistiques du ministère de la santé (étude population et santé familiale de 2004) souligne que 85% des femmes du milieu urbain bénéficient des soins de Santé reproductive contre 48% en milieu rural. La prévalence contraceptive couvre moins de 60 % des femmes mariées et plus d'une grossesse sur trois se déroule loin de toute surveillance médicale. A noter que plus de 50% des accouchements se font à domicile et seulement 20% des femmes bénéficient d'une prise en charge médicale. Par ailleurs, le rapport souligne que le nombre de mères célibataires est de plus en plus important et ne se limite pas uniquement au milieu urbain. Selon l'étude, l'inégalité des rapports hommes-femmes dans la gestion de la sexualité est l'un des principaux facteurs de la diffusion des IST/sida. Les femmes continuent d'être les principales victimes. 12 % de femmes ont été contaminées par leur mari, contre 1% d'hommes contaminés par leur femme. Pour améliorer la santé reproductive des femmes, l'étude précise que le Maroc doit disposer d'un code de la santé où les droits des femmes seraient reconnus, protégés et garantis. Dans l'espace politique, la position des femmes, selon l'Indice de participation des femmes (IPF) est encore faible. Il traduit les inégalités hommes-femmes dans la prise de décision économique et politique. Cela dit, le rapport note que les efforts consentis au niveau de la participation politique des femmes dans les instances élues ont amélioré cet indice.