L'activité économique s'est contractée en Irlande au 2ème trimestre, déjouant les prévisions des économistes, la pression monte. Le produit intérieur brut (PIB) a reculé de 1,2% par rapport aux trois premiers mois de l'année, contre une progression de 0,5% attendue en moyenne par les économistes. Les statistiques montrent également que les consommateurs ont continué de réduire leurs dépenses alors que la fonction publique subissait une cure d'austérité. La prime que les investisseurs demandent pour détenir de la dette irlandaise à dix ans plutôt que des emprunts de référence allemands de même échéance a atteint un nouveau plus haut record depuis l'adoption de l'euro après la publication de ces chiffres qui préfigurent une baisse des rentrées fiscales. «Cela va probablement se traduire par un budget plus sévère», commente Stephen Taylor, analyste à Dolmen Stockbrokers. «Pour être franc, ils devraient probablement envisager d'avancer un peu le budget afin de calmer les marchés obligataires», ajoute-t-il. Le ministre des Finances a toutefois déclaré à Reuters que le gouvernement n'avait pas l'intention d'accélérer la publication de son projet de budget pour 2011, qui doit être présenté le 7 décembre. Il a par ailleurs souligné que le rythme de la baisse de la consommation et des investissements ralentissait. Brian Lenihan, à la radio, a aussi réaffirmé l'objectif du gouvernement de ramener le déficit à 3% du PIB d'ici 2014 et a écarté le risque d'une rechute de l'Irlande en récession. Le gouvernement s'efforce de reprendre la maîtrise du déficit le plus élevé de toute l'Union européenne et veut convaincre les marchés qu'il saura gérer les conséquences désastreuses d'une bulle immobilière qui a mis à genoux les banques du pays.