La baisse des tarifs d'électricité correspond, pour l'exercice 2004, à une enveloppe de 820 millions de DH. L'ouverture progressive et partielle du marché de l'électricité à la concurrence est en marche. Une étude du Consultant Mac Kinsey en association avec Wafa Trust en a tracé le contour. À partir de janvier 2004, les tarifs de vente d'électricité à la clientèle alimentée en haute tension et en moyenne tension ont baissé respectivement de 7,4 % et 6,2 %. Par contre, les tarifs TTC de vente aux clients alimentés en basse tension ne subiront aucune augmentation. «Cette baisse de tarif qui correspond, pour l'exercice 2004, à une enveloppe de 820 millions de DH sera financée à raison de 610 millions de DH par la réforme de la fiscalité sur l'électricité adoptée par la loi de Finances 2004 et à raison de 210 millions de DH par une baisse des recettes de l'ONE », indique Ahmed Nakkouch, directeur général de l'Office national d'électricité (ONE) lors d'une réunion du Conseil d'administration de l'ONE. Cette réunion s'est tenue lundi dernier sous la présidence du Premier ministre. « Cette mesure a vocation à faire en sorte que les entreprises qui produisent de l'énergie, l'ONE par exemple ou les entreprises concessionnaires, facturent à leurs clients usagers, entreprises et consommateurs, 14% au lieu de 7%. ' , estime Abdelkader Massnaoui associé gérant du Cabinet Messnaoui Mazard & Guerard lors de l'émission Rendez-vous de l'Economie tout en précisant « Cela veut dire que la taxe collectée est plus importante et leur permettra d'imputer la taxe payée en amont, qui est en général très forte, de 20 % et de 14% ' . Pour l'ONE, l'année 2003 a été marquée par une forte croissance de la demande nationale d'électricité qui a atteint un niveau record de 16.776 GWH, en hausse de 8 % par rapport à 2002. Ahmed Nakkouch a précisé que cette demande, nettement au-dessuss des taux observés durant les dernières années qui variaient entre 5 et 6 %, a été satisfaite à hauteur de 57 % par les achats des producteurs concessionnels, 34 % par les producteurs directs de l'ONE et 9% par l'importation à travers les interconnexions. Concernant la consommation, la forte progression de la demande est due principalement à la clientèle directe de l'ONE. Ainsi, elle se répartit en 13,2 % pour les ménages, 10,8 % pour les clients alimentés en moyenne tension, aussi bien agricoles qu'industriels, et 7,1 % pour les clients industriels alimentés en très haute et haute tension. Présentant les résultats prévisionnels de l'année 2003, le DG de l'ONE a indiqué qu'il en ressort une nette amélioration par rapport à ceux enregistrés en 2002, et ce, en raison notamment de l'amélioration de la pluviométrie qui a agi favorablement sur la production hydraulique, la baisse du prix moyen des achats d'énergie qui atteint 18% et de la poursuite de la politique d'amélioration de la productivité et de la maîtrise des charges. Pour l'exercice 2004, M. Nakkouch a souligné que l'ONE prévoit un programme d'investissement de 4,1 milliards de dirhams, dont 1,7 milliard pour l'électrification rurale qui verra une intensification de son rythme dans la perspective de l'achèvement du PERG à l'horizon 2007. Le Programme d'investissement prévoit également la poursuite des projets stratégiques lancés par l'Office, notamment en matière de renforcement du réseau de transport et des interconnexions avec les pays voisins, de développement des capacités de production thermiques, hydrauliques et éoliennes et d'amélioration de la qualité de service rendu aux clients. Dans ce cadre, il a annoncé que l'ONE prévoit pour 2004 l'électrification de 3.500 villages par réseaux interconnectés et de 280 villages par systèmes photovoltaïques, soit respectivement 208.000 foyers et 8.000 foyers. Le taux d'électrification rural sera ainsi porté à 70% à fin 2004, a-t-il dit. Concernant la modernisation du service public et l'ouverture progressive et partielle du marché de l'électricité à la concurrence, le directeur général de l'ONE a présenté les résultats de l'étude confiée au Consultant Mac Kinsey en association avec Wafa Trust, signalant que ces travaux ont été soumis au pilotage et à la validation par un Comité interministériel présidé par le ministère de l'Energie et des Mines.