La substitution de la consommation de l'huile de table à l'huile d'olive reste forte au Maroc. Ce marché, hautement concurrentiel, est preneur surtout de produits bon marché. La baisse des marges et une provision de 64 millions de DH, destinée à la couverture de titres actifs, expliquent la baisse des résultats de Lesieur. Ahmed Rahou, l'ex-banquier porte bien sa nouvelle casquette d'industriel. En tant que PDG de Lesieur Cristal, il vient de présenter le bilan de cette société. L'occasion d'exposer sa vision propre de son domaine d'activité. « Les soixante années de professionnalisme de Lesieur l'ont doté d'une riche expérience, lui permettant d'avoir une culture de concurrence propre », a fait remarquer le P-DG de Lesieur. Cependant, sa touche personnelle ne pourrait impacter les comptes de la société que dans les exercices à venir. La concurrence, de plus en plus acharnée, nécessite des orientations nouvelles. Des gains de productivité et l'amélioration des marges sont à rechercher. Pour l'exercice 2002, une baisse de 31% du résultat net est à relever. « La baisse des marges ainsi qu'une provision de 64 millions de DH destinée à la couverture de titres actifs sont les principales raisons derrière cette baisse » a commenté Ahmed Rahou. Toutefois, les perspectives restent porteuses dans un marché en mutation profonde. Le chiffre d'affaires s'établit à 3 124 millions de DH, en progression de 16 % par rapport à l'exercice passé. L'histoire de l'entreprise y est pour une grande partie. « Elle a une place privilégiée dans le cœur des Marocains et une image, associée à un label qualité » a ajouté la responsable marketing de Lesieur. Toutefois, la baisse du marché à cause de la sécheresse a eu un impact certain sur toute la filière. La substitution de la consommation de l'huile de table par l'huile d'olive reste forte. Le marché, hautement concurrentiel, est en faveur des produits premiers prix. Aussi, l'activité savon souffre d'une concurrence rude des lessiviers. S'ajoute à cela, une forte hausse des cours mondiaux des huiles brutes. « Un autre élément derrière la baisse des marges est à chercher du côté de la répercussion des augmentations des prix d'achat sur le prix de vente qui reste partielle » a détaillé le PDG de Lesieur. En effet, même si une production record de soja en Amérique du sud est à relever, la crise argentine, menant au blocage des exportations de ce pays, a provoqué une envolée des cours des matières premières. La société a opté pour une couverture partielle de ses achats des graines et des huiles brutes à l'aide d'une politique d'anticipation et d'achat à terme sur les matières premières et sur le dollar. En dépit de ces mesures, la matière première a augmenté de 30 %. À l'avenir, la société compte poursuivre sa réorganisation, du système de distribution notamment. Le choix en la matière vise à doter la société par un réseau propre. Les moyens financiers et informatiques sont en place. « Nous faisons de la distribution directe un atout de la concurrence » a laissé entendre Ahmed Rahu. Ainsi, parallèlement, une consolidation des parts de marché de la société est visée. De nouveaux produits sont annoncés. Une large ouverture vers l'international, en Afrique subsaharienne notamment est envisagée. Les huiles en vrac ainsi que les marques locales du savon sont les produits destinés à l'export. Il est à signaler que Lesieur cristal a renforcé ses actions en faveur de la santé. Le lancement de la première huile vitaminée sans qu'il y ait d'augmentation de prix au moment du lancement a été opéré. « La prise en charge du surcoût des vitamines représente notre contribution à l'effort du pays, conformément à notre engagement citoyen » a conclu le PDG de Lesieur cristal.