Le HCR a exprimé, lundi, sa grande déception à la suite de l'interdiction par le Polisario d'accès à l'aéroport de Tindouf de vingt bénéficiaires du droit de visite. Le blocage par le Polisario de l'opération d'échange de visites familiales a suscité l'indignation du Haut commissariat pour les réfugiés (HCR). Cet organe relevant de l'Organisation des Nations unies chargé de la protection des réfugiés, a exprimé, lundi 20 septembre, sa «grande déception» à la suite de l'interdiction par le Polisario d'accès à l'aéroport de Tindouf de vingt bénéficiaires marocains de cette opération. C'est ce qu'a affirmé Andrej Mahecic, porte-parole du HCR. «La reprise, vendredi 17 septembre, du programme bloqué des vols de visites familiales, par un vol entre Smara et Tindouf, en Algérie, a été préparée après des efforts bien coordonnés avec toutes les parties concernées. A notre grande déception, les vingt passagers du vol ont été empêchés de débarquer par les représentants du front Polisario à Tindouf», a précisé le HCR qui pilote l'opération d'échanges de visites depuis 2004. Face à l'intransigeance du Polisario et son insouciance des considérations d'ordre humanitaire, le HCR n'avait ainsi d'autre choix que de ramener les passagers à Smara. Le HCR a indiqué qu'il va demander au «front Polisario de clarifier les raisons du refus du débarquement» des vingt Marocains, soulignant que «le vol de vendredi visait à relancer le programme et a été le résultat de négociations intensives, mais constructives avec le Maroc et le front Polisario». Le HCR a fait remarquer que les vols du programme de visites familiales, mis en place en mars 2004 «sont un élément important dans le renforcement de la confiance», espérant que le programme de renforcement de la confiance sera en mesure de reprendre le plus tôt possible. Les réactions recueillies par ALM auprès de certaines composantes de la société civile s'accordent pour condamner fermement la démarche du front séparatiste consistant à bloquer de nouveau l'opération d'échange des visites familiales pilotées par le HCR. «L'on se pose aujourd'hui la question de savoir à quoi jouent au juste les séparatistes du front Polisario ? Après l'interruption des visites familiales pendant un certain temps, Christopher Ross s'est impliqué personnellement pour assurer la reprise des visites le 17 septembre courant. Le Maroc a donné son accord pour cette reprise et une fois l'opération engagée, le Polisario a interdit l'accès à Tindouf aux bénéficiaires marocains. Que se passe-t-il dans les camps? L'on est en droit de poser cette question à partir du moment que deux journalistes marocains ont été également interdits d'accéder à Tindouf», fait observer Mohamed Réda Taoujni, président de l'Association le Sahara Marocain (ASM). «En interdisant l'accès à Tindouf à vingt bénéficiaires de l'opération d'échange de visites familiales, le front séparatiste a commis une grave erreur. Pour duper l'opinion publique internationale, le Polisario prétend qu'il représente tous les Sahraouis mais dans les faits l'on constate que les dirigeants du front tendent uniquement à réaliser leurs propres intérêts personnels. Le front séparatiste ne se soucie nullement des Sahraouis partout où ils se trouvent», indique, pour sa part, Noureddine Bilali, ex-représentant du Polisario à Damas. Le Maroc avait dénoncé, pour sa part, avec vigueur l'interdiction d'accès à Tindouf à ses ressortissants. «La partie marocaine dénonce cette nouvelle manifestation de dédain envers les sentiments et les attentes des familles de personnes incluses dans la visite avortée, comme elle dénonce les alibis que les autres parties ont invoqués pour justifier cet acte irresponsable, en essayant d'en imputer la responsabilité au HCR promoteur et maître d'œuvre exclusif de cette opération humanitaire», avait souligné un communiqué du ministère des Affaires étrangères et de la Coopération. «Au moment où toutes les dispositions ont été prises par le HCR pour la reprise de l'opération strictement humanitaire des échanges de visites familiales entre les camps de Tindouf et les provinces du Sud du Royaume du Maroc, l'accès à l'aéroport de Tindouf en Algérie a été refusé, vendredi 17 septembre 2010, aux 20 bénéficiaires marocains, sélectionnés par le HCR, en provenance de la ville de Smara. Pourtant, la préparation de cette reprise s'est déroulée sous la supervision directe du HCR et dans le respect scrupuleux du plan d'action et des procédures en vigueur», avait affirmé le département de Taïeb Fassi Fihri, ajoutant que le prétexte qui a été avancé est que le Polisario a signifié au HCR qu'il n'a pas donné d'accord à la reprise de l'opération, obligeant ainsi le HCR à annuler cette opération, après de longues heures d'attente des participants marocains à ce voyage, et à les ramener au Royaume. 54 jeunes arrêtés près de Tindouf après de violentes échauffourées avec la gendarmerie du Polisario 54 jeunes de la tribu de Salam, l'une des grandes tribus de Rguibat, ont été arrêtés à la suite de violentes échauffourées avec «la gendarmerie du Polisario»» dans la localité de Rabouni, aux environs de Tindouf. Malgré les affrontements violents, qui duraient depuis samedi soir, des membres de la tribu de Salam ont réussi à détruire un «poste de sûreté» et à observer un sit-in auquel ont participé une centaine de manifestants qui «ont toujours signifié clairement leur refus d'obéir à la direction du Polisario encadrée par les services de renseignements algériens», rapporte dimanche la chaîne de télévision régionale de Laâyoune dans son journal du soir. «Les heurts ont éclaté après l'arrestation de l'un de mes proches par la gendarmerie du Polisario, qui a été transféré ensuite vers Rabouni», a déclaré à la chaîne l'une des victimes de ces échauffourées, sous couvert d'anonymat. «La gendarmerie du Polisario a utilisé des balles réelles et a passé à tabac des chioukh et notables de la tribu qui s'étaient rendus sur place pour essayer de résoudre le problème, avant d'arrêter un groupe de jeunes de ma tribu», a-t-il dit. Suite à ces événements, plusieurs jeunes de cette tribu envisagent sérieusement de regagner la mère patrie, a-t-il indiqué, faisant observer toutefois que «le blocus imposé dans les camps par la gendarmerie du Polisario les empêche de réaliser ce vœu». A cet effet, il a exhorté sa famille et ses proches au Maroc à aider ces personnes à quitter les camps en vue de rejoindre le Royaume.