Le Maroc a dénoncé avec vigueur l'interdiction d'accès, vendredi, à l'aéroport de Tindouf en Algérie à 20 bénéficiaires marocains de l'opération d'échange de visites familiales pilotée par le Haut commissariat aux Réfugiés (HCR). "La partie marocaine dénonce cette nouvelle manifestation de dédain envers les sentiments et les attentes des familles de personnes incluses dans la visite avortée, comme elle dénonce les alibis que les autres parties ont invoqués pour justifier cet acte irresponsable, en essayant d'en imputer la responsabilité au HCR promoteur et maître d'oeuvre exclusif de cette opération humanitaire", souligne un communiqué du Ministère des Affaires étrangères et de la Coopération. Tout en se félicitant des démarches entreprises par le HCR sur la base d'une nouvelle proposition, acceptée par toutes les parties, consistant à élaborer de nouvelles listes, en vue de dépasser le blocage dont le Polisario est seul responsable, les autorités marocaines dénoncent avec vigueur la volte-face d'aujourd'hui, qui s'ajoute aux actes récurrents de cette politisation des mesures de confiance, faite par les autres parties depuis le lancement de cette opération en 2004 et ce, en violation des principes humanitaires et des dispositions du Plan d'action régissant cette opération, affirme la même source. "Au moment où toutes les dispositions ont été prises par le HCR pour la reprise de l'opération strictement humanitaire des échanges de visites familiales entre les camps de Tindouf et les provinces du sud du Royaume du Maroc, l'accès à l'aéroport de Tindouf en Algérie a été refusé, vendredi 17 septembre 2010, aux 20 bénéficiaires marocains, sélectionnés par le HCR, en provenance de ville de Smara. Pourtant, la préparation de cette reprise s'est déroulée sous la supervision directe du HCR et dans le respect scrupuleux du plan d'action et des procédures en vigueur", ajoute le communiqué. Le prétexte qui a été avancé est que le Polisario a signifié au HCR qu'il n'a pas donné d'accord à la reprise de l'opération, obligeant ainsi le HCR à annuler cette opération, après de longues heures d'attente des participants marocains à ce voyage, et à les ramener au Royaume, poursuit la même source. Cette nouvelle attitude de chantage, souligne la même source, confirme l'entière responsabilité des autres parties dans la suspension actuelle du programme d'échange de visites familiales et constitue un défi au Conseil de Sécurité des Nations Unies qui avait lancé dans sa résolution 1920 (30 avril 2010) un appel pressant pour une reprise rapide de cette opération. A cet égard, il y a lieu de rappeler que lors d'une réunion tenue à Genève le 2 juillet 2010 entre une délégation marocaine et le HCR, les deux partenaires ont convenu de la reprise rapide des échanges des visites familiales. De même, la délégation marocaine avait été informée de l'accord du "Polisario" à ce que le HCR reprenne ces visites. Respectant ses engagements, le Maroc a multiplié les initiatives et a coopéré de manière constructive, à la veille de la célébration de Aid El Fitr, avec le Haut Commissaire aux Réfugiés et lui a réitéré la disponibilité des autorités marocaines à tout mettre en oeuvre pour relancer cette opération éminemment humanitaire.