Le politologue Mohamed Darif estime que le fait d'unifier le jargon est de nature à faciliter la communication avec l'ONU. ALM : Le PAM propose la création de la région du «Sahara occidental». Qu'en pensez-vous ? Mohamed Darif : Le PAM ambitionne de dépasser le problème lié à la dénomination Sahara occidental ou Sahara marocain. Auparavant, prononcer le nom «Sahara occidental» était qualifié implicitement de soutien à la thèse séparatiste du Polisario. Et même aujourd'hui, en parlant de Sahara occidental, les gens croient à tort qu'on évoque une région séparée du Maroc. C'était tellement enraciné dans notre culture. D'ailleurs, feu SM Hassan II avait demandé, lors d'un discours royal, de ne plus utiliser le mot Sahara et le remplacer par le mot «provinces du Sud». Aujourd'hui, je ne vois pas pourquoi on s'abstient de parler de Sahara occidental sur la base du critère géographique. Or, les masses médias étrangers et même les Nations Unies parlent toujours de Sahara occidental pour qualifier la région sujet de conflit. Ainsi, le fait d'unifier le jargon est de nature à faciliter la communication avec les Nations Unies. Je trouve que la proposition du PAM est logique. Le PAM suggère que cette région soit conforme à la zone de conflit. Quelle est votre analyse ? Quand le Maroc a mis sur la table des négociations la proposition d'autonomie sous souveraineté marocaine, le territoire du Sahara concerné par cette proposition n'est autre que la zone sujet de conflit. Donc, il est normal pour le PAM de proposer la création d'une région au Sahara qui soit conforme à la zone de conflit, en attendant que le conflit au Sahara soit résolu sur la base de la proposition d'autonomie. Il s'agit d'une contribution du PAM pour encourager le processus de solution du conflit et lui donner plus de souplesse. Quels sont les points forts de la vision du PAM? Il y a plusieurs propositions qui ressemblent à celles présentées par d'autres partis politiques. Toutefois, le mémorandum du PAM à propos de la régionalisation contient des éléments importants. Il y a la réforme du cadre juridique. Ce parti propose d'amender plusieurs textes juridiques pour mieux les adapter aux exigences du chantier de la régionalisation. Il y a la réforme du cadre institutionnel. Le PAM conseille dans ce cadre de réserver la Chambre des conseillers aux seuls représentants régionaux. Il est question de la suppression des conseils provinciaux et préfectoraux. L'interdiction aux représentants régionaux de se présenter aux élections législatives est également une bonne chose.