D'après le procureur de la république, l'état de la jeune femme de 34 ans est jugé incompatible avec une garde à vue et nécessite tout de même une hospitalisation. Après avoir été examinée par un médecin-psychiatre, elle a été transportée dans la nuit de jeudi à vendredi dans un hôpital de Toulouse. Le drame a semé la consternation dans le quartier, où cette famille discrète et sans histoires était appréciée. La petite Zoé, âgée de 15 jours, est morte après avoir été jetée par la fenêtre de sa chambre, depuis le 8e étage d'un immeuble du centre-ville, soit une hauteur d'une vingtaine de mètres. «Le bébé est mort sur le coup», précisait jeudi soir le procureur. La mère, sans profession, se trouvait ce jour-là seule à l'intérieur de l'appartement avec sa fille. Décrite comme «fragile psychologiquement», elle aurait eu de plus en plus de mal à supporter les pleurs du nourrisson. Le père de l'enfant, un médecin âgé de 31 ans, se trouvait sur son lieu de travail au moment du drame. Il existe «des charges très sérieuses» contre la mère, a précisé le procureur. Aucun soupçon ne pèse sur le père et les autres proches, qui ont été entendus par les policiers en qualité de témoins. Selon les premières constatations des enquêteurs, la sœur de la meurtrière présumée a entendu le bébé pleurer alors qu'elle se trouvait sur le palier devant la porte de l'appartement. Lorsqu'elle a enfin pu entrer, le bébé ne pleurait plus et une fenêtre était ouverte. Elle a ensuite vu sa nièce gisant au sol, dans l'arrière-cour bétonnée. C'est elle qui a aussitôt alerté les pompiers. Les pompiers ont indiqué avoir reçu un appel téléphonique de la part d'un membre de la famille, vers 19 heures 30, leur annonçant qu'un nourrisson avait été «défenestré». Sur place, ils ont constaté que la petite fille n'avait pas survécu à sa chute d'une vingtaine de mètres. Les policiers ont aussitôt établi un périmètre de sécurité devant l'immeuble de 10 étages, situé allée Jean-Jaurès, une grande avenue du centre de Toulouse, à proximité d'un bar-restaurant très fréquenté. Dans la rue, personne n'a rien remarqué avant l'arrivée des secours, le drame s'étant produit côté cour.Dans la soirée, le procureur avait annoncé l'ouverture d'une information judiciaire, «pour comprendre le déroulement des faits».